492 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
comme celles de MM. Hook et Faed, de la Royal Academy, toute l'école
anglaise contemporaine est là dans sa quintessence suprême. N'oublions
jamais de si enfin unis services, conservons-en une profonde et inaltérable
gratitude.
Dans les pavillons du centre sont donc les Beaux-Arts, peinture,
architecture et gravure, de la France et de l'étranger. Nous n'en parlerons
que pour mentionner avec la plus arrière tristesse la façon vraiment
inouïe, honteuse, avec laquelle les salles françaises ont été aménagées,
ou plutôt n'ont pas été aménagées du tout, à côté des salles étrangères
qui sont des modèles de convenance, d'élégance et de confortable
aussi bien pour l'esprit que pour le corps. En France, c'est le désert
sans repos, sans oasis d'aucune sorte, c'est l'horrible nudité, c'est le
désordre, l'invraisemblable de la mise en scène et de la distribution
des œuvres, c'est une sorte de défi jeté à la conscience publique, à la
dignité de notre art national; c'est le soufflet donné en plein visage
et qui nous laisse au front une rougeur indélébile. Pas un siège pour
s'asseoir, pas de nattes pour étouffer le bruit des pas et amortir la
poussière, des loques de toile peinte aux portes en guise de tentures,
un jour cru avec des tramées de soleil sur les cadres, voilà le bilan ! Ce
que l'on a fait dans ces derniers jours est vraiment trop peu de chose
pour que nous nous croyions en droit d'adoucir les mots.
Ici, dans cette mer immense de choses, de produits, d'œuvres du
génie, de l'industrie et de Ja patience de l'homme dans le travail, sous
toutes ses formes, sous tous ses aspects, il faut nous arrêter. Un volume
ne suffirait pas pour y jeter un simple coup d'œil. C'est, en vérité,
trop de richesses accumulées, trop de merveilles offertes à la fois, un
festin trop splendide. Les comparaisons deviennent difficiles, sinon
impossibles ; l'étude méthodique presque impraticable. Un si colossal
effort est unique ; il est effrayant. M. Ovven, l'honorable et sympa-
thique président de la section anglaise, a eu raison de dire que l'Expo-
sition de 1878 serait la dernière des Expositions universelles, en ce
sens qu'elle ne saurait être dépassée ni même peut-être égalée.
Louis Gonse.
comme celles de MM. Hook et Faed, de la Royal Academy, toute l'école
anglaise contemporaine est là dans sa quintessence suprême. N'oublions
jamais de si enfin unis services, conservons-en une profonde et inaltérable
gratitude.
Dans les pavillons du centre sont donc les Beaux-Arts, peinture,
architecture et gravure, de la France et de l'étranger. Nous n'en parlerons
que pour mentionner avec la plus arrière tristesse la façon vraiment
inouïe, honteuse, avec laquelle les salles françaises ont été aménagées,
ou plutôt n'ont pas été aménagées du tout, à côté des salles étrangères
qui sont des modèles de convenance, d'élégance et de confortable
aussi bien pour l'esprit que pour le corps. En France, c'est le désert
sans repos, sans oasis d'aucune sorte, c'est l'horrible nudité, c'est le
désordre, l'invraisemblable de la mise en scène et de la distribution
des œuvres, c'est une sorte de défi jeté à la conscience publique, à la
dignité de notre art national; c'est le soufflet donné en plein visage
et qui nous laisse au front une rougeur indélébile. Pas un siège pour
s'asseoir, pas de nattes pour étouffer le bruit des pas et amortir la
poussière, des loques de toile peinte aux portes en guise de tentures,
un jour cru avec des tramées de soleil sur les cadres, voilà le bilan ! Ce
que l'on a fait dans ces derniers jours est vraiment trop peu de chose
pour que nous nous croyions en droit d'adoucir les mots.
Ici, dans cette mer immense de choses, de produits, d'œuvres du
génie, de l'industrie et de Ja patience de l'homme dans le travail, sous
toutes ses formes, sous tous ses aspects, il faut nous arrêter. Un volume
ne suffirait pas pour y jeter un simple coup d'œil. C'est, en vérité,
trop de richesses accumulées, trop de merveilles offertes à la fois, un
festin trop splendide. Les comparaisons deviennent difficiles, sinon
impossibles ; l'étude méthodique presque impraticable. Un si colossal
effort est unique ; il est effrayant. M. Ovven, l'honorable et sympa-
thique président de la section anglaise, a eu raison de dire que l'Expo-
sition de 1878 serait la dernière des Expositions universelles, en ce
sens qu'elle ne saurait être dépassée ni même peut-être égalée.
Louis Gonse.