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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Nr. 1
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Vitry, Paul: Deux familles de sculpteurs de la première moitié de XVIIe siècle, 2: les Boudin et les Bourdin
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0020

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

vait, côte à côte, des œuvres de ces deux artistes.) Thiéry1 en parle
également en 1787; enfin dans l'inventaire dressé par le peintre
Lebrun en 1790 et publié par M. Stein2, on signale au maître-autel
« les statues de saint Gervais et de saint Protais de Bourdin ».

Il est certain donc qu’il y avait au maître-autel de Saint-Ger-
vais, avant 1790, deux statues des patrons de l’église, œuvres de
Bourdin. Les statues ne sont plus en place ; les deux saints en pierre
que l’on voit aujourd'hui à l’autel, sont modernes. Mais tous les
inventaires3 signalent, dans une tribune de l'église servant de magasin,
deux saints Gervais et Protais provenant du maître-autel et qu’ils
attribuent à Michel Bourdin. Nous avons vérifié le fait et nous avons
trouvé, sous une épaisse couche de poussière., deux statues de bois
peint et doré, figurant les deux saints martyrs avec leurs palmes, assis
et se présentant bien comme deux figures décoratives. On nous a
affirmé qu’ils venaient de l’ancien autel. La coïncidence semble
prouver que nous sommes bien en présence d'œuvres de Michel
Bonrdin.

Maintenant, il faut avouer qu'il est assez difficile d'y reconnaître
la marque de notre artiste. N’en serait-il pas de même des anges de
la chapelle de Sainte-Croix d'Orléans, s'ils se trouvaient isolés? Re-
marquons que ce sont des ouvrages de production courante, dont
nous n’avons pas d’analogues dans son œuvre connu. Ces diacres,
d'ailleurs, malgré leur attitude contournée de figures d’autel, sont
de proportions courtes el larges. Les tètes sont banales, il est vrai ;
mais notons l'ample dalmatique aux larges plis très souples qui
dénote une main certainement habile, qui aime à se jouer avec les
difficultés et qui rencontre ici une matière particulièrement favo-
rable ; notons ces glands sur l’épaule qui nous font penser aux
glands du manteau de Louis XI ; notons enfin cette petite frange
qui borde le vêtement el que nous avons vue partout jusqu’ici dans
les œuvres de Bourdin, aussi bien au Louis XI (manteau de dessous)
qu’à la Vierge d’Orléans.

De plus, il existe, dans l'histoiredc Paris par Félibien4, une gra-
vure représentant le portail de Saint-Gervais, où sont figurés, trop

1. Thiéry, Guide des amateurs et des étrangers voyageurs ci Paris, 1787, t. 1,
p. 174.

2. Nouvelles archives de P Art français, 1890, p. 15.

3. Cf. Inventaire général des richesses d’art de la France ; Notice sur Saint-Gervais,
par Michaux, et Inventaire des richesses d’art de la Ville de Paris.

4. Félibien, Histoire de la Ville de Paris, 1725, t. I, p. 259.
 
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