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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Nr. 4
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Reinach, Théodore: L' auteur de la "Vénus Accroupie"
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0343

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L’AUTEUR DE LA «VÉNUS ACCROUPIE

315

l’ancêtre d’une nombreuse famille de répliques, éparses dans nos
musées sous le nom de Vénus accroupiesl, et dont les plus beaux
exemplaires sont la statue du musée Pio-Clementino, au Vatican, et
la Vénus de Vienne entrée au Louvre en 1879 Auquel des deux
Dédale faut-il faire remonter l’original de ces copies plus ou moins
fidèles? à Dédale de Sicyone, ou à Dédale de Bithynie? La question
divise depuis quarante ans les archéologues3 : je crois être aujourd’hui
en mesure de la trancher par des considérations plus positives que
celles que l’on a tirées du motif de l’œuvre, de la date de certaines
pierres gravées représentant un sujet analogue, ou de la renommée
inégale des deux artistes homonymes4.

I

Regardons d’un peu plus près le texte de Pline5, point de départ
de la discussion. Il se lit dans un chapitre consacré aux statues

1. Pour une énumération assez complète de ces répliques, cf. Bernoulli,
Aphrodite, p. 314 etsuiv. ; Pottieret S. Reinach, Nécropole de Myrina, p.269 etsuiv.
Il y en a cinq au Louvre; nous reproduisons ici une charmante statuette inédite,
originaire de Sidon, dont le mouvement offre une variante intéressante (Salle
Chirac, vitrine E, n° 2631 ). Par une bizarrerie du cliché, le contour placé au-
dessus du sein droit (naissance du bras), au lieu d’offrir la ligne irrégulière
d’une brisure, se présente sous un aspect arrondi qui le ferait prendre d’abord
pour le prolongement du dos.

2. Publiée notamment par J. Martha, dans les Monuments de l’Art antique
de Rayet, II, pi. 53, et par Collignon, Sculpture grecque, II, fîg. 302. Cf. aussi
Ravaisson, Gazette des Beaux-Arts, 2e pér., t. XIX, p. 401 et suiv. (Nous repro-
duisons la vignette qui accompagnait cet article). Sur l’autre exemplaire célèbre
du Louvre (statue Borghèse, n° 5), cf. Frœhner, Notice, p. 187 ; Friedrichs-Wolters,
Bausteine, n° 1467.

3. En faveur de Dédale de Bithynie se sont prononcés notamment : Stark, op.
cit. ; Friedrichs-Wolters, Bausteine, n° 1467 ; Bernoulli, op. cit., p. 324-325 ; Kro-
ker, Gleichnamige griechische Künstler (1883), p. 36-44 (travail capital) ; Helbig,
Guide des collections de Rome, I, n° 252 ; Collignon, op. cit., II, p. 584.

En faveur de Dédale de Sicyone: Stephani, Compte rendu pour 1859, p. 123-
125 ; pour 1870, p. 215-210 ; Bursian, Flcckeisens Jahrbücher, LXXXVII, 98 ;
Overbeck, Griechische Plastik, I (4e éd.), p. 532-533, et Kunstmythologie, p. II, 565,
note 64. Furtwængler (art. Aphrodite dans le Lexicon de Iloscher) rejette l’at-
tribution à Dédale de Sicyone, sans même mentionner d’autre opinion.

4. Je laisse à dessein de côté l’argument tiré par Bernoulli (op. cit., p. 317) de
certaines monnaies bithyniennes ( il y en a tout juste deux, dont une suspecte)
au type de la Vénus accroupie ; en cherchant bien, ce type se rencontre un peu
partout.

5. Hist. nat., XXXVI, 35.
 
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