LE SALON DE 1897
SOCIÉTÉ DES ARTISTES FRANÇAIS
(premier article)
Une simple conversation à propos du Salon : voilà,
mon cher Directeur, ce que vous me demandez. Une cau-
serie, comme celle que nous avons le soin, entre camarades,
sur un divan d’atelier, après la journée faite. D’accord;
mais devant le grand public de la Gazette des Beaux-Arts,
et sans le stimulant du dialogue., notre causerie court
risque d’être vide et monotone. Vous me présentez la tâche
comme un devoir professionnel à remplir, et je ne puis,
dites-vous, éviter cette occasion de rendre à mes confrères
le service, si c'en est un, d’être présentés aujourd’hui par
un peintre.
Les musiciens ont compris T avantage d’être jugés par
un des leurs, ils abordent bravement la chronique qui les
concerne ; nous nous trouvons, je le sais, dans une situa-
tion inférieure. Les arts du dessin ont cependant besoin,
comme les autres, d’une critique exacte et renseignée. Mais
je crains que ma causerie n’ait pas l’intérêt des articles
qu’on a l’habitude de lire en pareille matière. Même au
point de vue artistique, je ne pourrai formuler de ces
axiomes dont l’usage s’est établi ; décider^ par exemple,
quelle est la peinture à faire et celle qu’il faut éviter.
Comme on le disait en effet à l’atelier, il n’y a pour nous
SOCIÉTÉ DES ARTISTES FRANÇAIS
(premier article)
Une simple conversation à propos du Salon : voilà,
mon cher Directeur, ce que vous me demandez. Une cau-
serie, comme celle que nous avons le soin, entre camarades,
sur un divan d’atelier, après la journée faite. D’accord;
mais devant le grand public de la Gazette des Beaux-Arts,
et sans le stimulant du dialogue., notre causerie court
risque d’être vide et monotone. Vous me présentez la tâche
comme un devoir professionnel à remplir, et je ne puis,
dites-vous, éviter cette occasion de rendre à mes confrères
le service, si c'en est un, d’être présentés aujourd’hui par
un peintre.
Les musiciens ont compris T avantage d’être jugés par
un des leurs, ils abordent bravement la chronique qui les
concerne ; nous nous trouvons, je le sais, dans une situa-
tion inférieure. Les arts du dessin ont cependant besoin,
comme les autres, d’une critique exacte et renseignée. Mais
je crains que ma causerie n’ait pas l’intérêt des articles
qu’on a l’habitude de lire en pareille matière. Même au
point de vue artistique, je ne pourrai formuler de ces
axiomes dont l’usage s’est établi ; décider^ par exemple,
quelle est la peinture à faire et celle qu’il faut éviter.
Comme on le disait en effet à l’atelier, il n’y a pour nous