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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Champeaux, Alfred de: L' ancienne École de Peinture de la Bourgogne, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0045

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L’ANCIENNE ECOLE DE PEINTURE DE LA BOURGOGNE 37

Le mouvement qui a porté en avant la peinture française sous
la dynastie des Valois n’est pas aussi connu qu'il mérite de l’être.
Nos artistes, habitués à suivre les modèles tracés par les maîtres
du xme siècle pour la décoration des voûtes des églises et pour
l'exécution de leurs inimitables vitraux, demandèrent tout d’abord à
l'Italie un style plus personnel et plus voisin de la réalité, afin de
satisfaire aux goûts raffinés des princes de la maison royale et à
leurs habitudes d’élégance dans les habitations, qui s’accentuaient
chaque jour. On vit alors apparaître dans les chapelles des retables
et des portraits accompagnant de grandes compositions peintes sur
les murs, des vitraux à personnages placés sous des portiques et sous
des dais sculptés, et enfin ces tapisseries, ces miniatures de manus-
crits, ces ivoires, ces émaux et ces pièces d’orfèvrerie qui composaient
des mobiliers dont la richesse nous semble aujourd’hui fantastique.

11 reste bien peu de chose de toutes ces somptuosités, leur
valeur en ayant bien vite amené l’anéantissement. Encore ne sait-on
pas, le plus souvent, à qui on les devait et de quelle source elles pro-
venaient. Ayant pu, au cours de recherches qui avaient un autre but,
retrouver certaines indications sur quelques peintures de ce temps
qui sont classées dans nos musées parmi les œuvres anonymes, nous
croyons utile de les signaler, dans l’espoir que ces indications pour-
ront, à leur tour, servir de point de départ à d’autres découvertes
et aider à écrire l'histoire complète de la peinture en France.

Une grande incertitude règne sur cet art vers la fin du xive siècle ;
dans notre pays, on connaît mieux le rameau vigoureux qui, sous le
duc Philippe de Bourgogne, se détacha du tronc commun pour con-
stituer ce qu’on est convenu d’appeler l’école franco-bourguignonne.
Nous ne possédons qu’imparfaitement les noms des peintres qui diri-
gèrent nos vieux maîtres dans la voie nouvelle inspirée par les gran-
des merveilles de l’art italien. Les premiers qui soient cités dans les
comptes royaux, parmi les artistes attachés à nos monarques, sont
Jean Coste et Girard d’Orléans, qui furent chargés de la décoration du
château de Yaudreuil, en Normandie. Girard d’Orléans accompagna
le roi Jean II en Angleterre pendant sa captivité ; aussi, différents
archéologues lui ont-ils attribué le portrait de ce monarque qui est
conservé à la Bibliothèque Nationale. Plusieurs autres peintres ont

(Gazette des Beaux-Arts, 2e pér., t. XXXYI, 1887); Id., Une nouvelle source de docu-
ments tirés des archives municipales de Dijon (Gazette des Beaux-Arts, 3e pér.,
L XII, 1890); Courajod, Catalogue du Musée de sculpture comparée; P. Durrieu,
Un dessin du Musée du Louvre, attribué à Beauneveu.
 
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