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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 1
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Champeaux, Alfred de: L' ancienne École de Peinture de la Bourgogne, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0049

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L’ANCIENNE ÉCOLE DE PEINTURE DE LA BOURGOGNE 41

pour y décorer divers édifices. A partir de cette époque jusqu’à sa mort,
survenue en 1397, on a retrouvé une série nombreuse de paiements
qui lui furent faits, tant pour ses gages réguliers qu’à l’occasion des
travaux de toute nature qu'il entreprit pour la cour de Bourgogne1.
Le plus important paraît être celui qu’il exécuta dans la chapelle du
château d’Argilly (1384-1389) et dans lequel il se lit aider par les
peintres Peneaulx et Jean Gentilhomme, par Orriot de Dijon, Arnoul
Picomet et un autre peintre que les comptes ne nomment pas.

Le Musée du Louvre possède un important dessin évidemment
destiné à être reproduit sur une muraille, que M. P. Durrieu attribue
à Beauneveu, en raison de son style vigoureux et des types des per-
sonnages qui animent cette Mort et Assomption de la Vierge. Il croit
que cette page était destinée à la cathédrale de Bourges, consacrée
à saint Etienne. Cette hypothèse semble peu probable, car nous ne
voyons dans ce monument aucune surface disponible pour une
fresque d’aussi vastes dimensions. IL peut se faire, en outre, que ce
dessin ait été destiné à un vitrail. La présence de saint Etienne dans
cette esquisse nous conduit à nous demander si elle n’aurait pas été
destinée à la chapelle d’Argilly, à laquelle ce saint servait de patron
et que Jean de Beaumez avait entièrement peinte à fresque sur fond
doré. Dans ce dernier cas, ce serait à Beaumez que serait dû ce dessin.

Nous nous hâtons d’ajouter qu’en dehors de ces observations,
qui peuvent avoir leur utilité à un moment donné, nous retrouvons
dans cette grande œuvre tous les caractères de l’école de Beauneveu,
qu’ils soient dessinés de sa main ou sous son influence. M. Durrieu
a très bien fait ressortir les similitudes de gestes et l’identité des
mouvements de tête qui existent entre les œuvres connues de Beau-
neveu et ce dessin, mais, au moyen âge, le faire individuel de chaque
artiste n’était pas distinct comme il le fut plus tard, et l’école entière
d’une époque ne craignait pas de répéter les modèles qu’un maître
avait créés. Un document intéressant vient confirmer que Jean de
Beaumez eut, en 1393, l’occasion de se trouver en rapports artistiques
avec André Beauneveu. Il venait d’être chargé de la décoration pic-
turale de la Chartreuse de Champmol, en même temps que Claux
Sluter en entreprenait la sculpture, et Philippe de Bourgogne envoya
ces deux artistes au château de Mehun-sur-Yèvre, pour visiter les
ouvrages de peinture et de sculpture que Jean de Berry y faisait exé-
cuter par Beauneveu. On voit que, dans cette première période, l’école
de Bourgogn e, grâce à l’amitié qui unissaitles deux frères de Charles Y,

1. V. Mf?r Dehaisnes, Histoire de l’art dans le Hainaut et dans les Flandres, t. II

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