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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 1
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Champeaux, Alfred de: L' ancienne École de Peinture de la Bourgogne, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0052

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

et ceux que Malouel fut chargé d’entreprendre pour la peinture du
parloir, pour celle dont il revêtit les Prophètes du puits et les figures
du grand Calvaire, et les besognes journalières pour la cour, empê-
chèrent l'artiste de terminer les retables de la Chartreuse; nous en
fournirons prochainement la preuve.

Un épisode de famille témoigne de la faveur dont il jouissait
auprès du duc. Malouel avait appelé de son pays natal, la Gueldre,
deux neveux, Hermann et Jacquemin (ou Gilequin) Malouel, qu’il avait
mis en apprentissage à Paris, chez l'orfèvre Alibret de Bolure. Pour
éviter la peste, ils voulurent revenir dans les Pays-Bas, mais la guerre
était déclarée entre la Flandre et le Limbourg; ils furent emprisonnés
à Bruxelles et ils y restèrent six mois, malgré les supplications de
leur mère. Jean Malouel eut recours au duc de Bourgogne pour
payer la rançon de ses neveux et le duc, alors à Conflans, accorda
cinquante-cinq écus afin de les délivrer1.

Ce 11e fut pas la seule indemnité de ce genre qu’ait reçue Malouel ;
d’année en année, 011 le rencontre dans les comptes, porté pour des
sommes importantes, faveur que justifiait d’ailleurs son talent. Les
noces d’Antoine de Bourgogne (1403), celles du duc de Touraine et
d'Angoulème, pour la préparation desquelles il avait séjourné cinq
mois tant à Paris qu’à Compiègne, lui valurent de riches gratilica-
tions. Parfois même il était adjoint à Melchior Broederlam et à Ilue
de Boulogne pour certains ouvrages, notamment pour les préparatifs
des joutes célébrées à Arras en 1403, à l’occasion du mariage d’Antoine
de Bourgogne, comte de Rethel2 3.

Malouel est inscrit dans les comptes ducaux, comme peintre et
valet de chambre, jusqu’en 1412 ; mais il ne semble pas avoir conservé
près de Jean sans Peur la faveur que lui accordait le père de ce prince,
et, dans ses dernières années, il vit la fortune sourire à des rivaux
plus jeunes. Crowe et Cavalcaselle1 le font mourir en 1413, sans
toutefois citer le texte sur lequel ils s’appuient ; ils lui attribuent
également un portrait du duc de Bourgogne qui fut envoyé au roi de
Portugal en 1413 et qui est aujourd’hui perdu.

(La suite prochainement.)

A DE CHAMPEAUX

1. Arch. départ, de la Côte-d’Or, B. 1519; Mor Dehaisnes, p. 790.

2. Arch. départ, de la Côte-d’Or, B. 1519.

3. Les anciens peintres flamands, t. Ie1’, p. 26.
 
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