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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 1
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Nolhac, Pierre de: La décoration de Versailles au XVIIIe siècle (Nouvelle Série), 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0073

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

la rejeter. Il faut renoncer à l’idée de voir se succéder, au-dessus
de la tête de Louis XV, comme le montre une page imagée de Mi-
chelet, les quatre sœurs de Nesle, Mmc de Pompadour et Mme du
Barry, chacune d’elles prenant à son tour le logis de la favorite qui
l’avait précédée. Les pièces qui vont être étudiées n’ont été occupées
que par une seule maîtresse, Mmc du Barry, et c’est en dos parties
différentes du Château qu’il faut chercher, ce qui n’est point impos-
sible, l'appartement des autres favorites. Ces recherches offrent un
réel intérêt pour comprendre certaines anecdotes et pour lire les
anciens mémoires, où la méconnaissance des lieux cause tant d’obs-
curités; elles touchent aussi à l’histoire de l’art, et c’est ce qu’on
mettra surtout en lumière ici, par ce qu’elles apportent sur la date et
la décoration des petites pièces, souvent exquises, qui sont en partie
conservées.

L’appartement qu’on désigne encore aujourd’hui sous le nom
d’« appartement Du Barry » n’a servi à la comtesse que quatre
années. Il n’a pas été fait pour elle et n’a même pas été aménagé
en logement avant l’année 1767, époque où Maric-Josèphe de Saxe
y a habité quelques mois et y est morte. Auparavant et pendant
tout le règne de Louis XV, c’était une partie intégrante de l’ap-
partement du Roi, le principal étage de ses « Petits Cabinets », et
c’est à ce titre qu’il devra désormais attirer et retenir le plus l’at-
tention.

Qu’entend-on exactement, au xvmc siècle, par « Petits Cabinets »
ou encore « Petits Appartements », dans la langue ordinaire de la
Cour et des Bâtiments du Roi? Ce sont les parties intérieures de
l’appartement du Roi, situées au-dessus de ses Cabinets du premier
étage et qui, remaniées à bien des reprises, exhaussées, agrandies,
ont eu deux et jusqu’à trois étages superposés. De ces trois étages,
qui formaient un véritable dédale de passages, de dégagements,
d’escaliers de toute forme, et qui changeaient à chaque instant d’as-
pect par les additions successives, il ne reste plus que l’étage à la
hauteur des combles de la cour de Marbre, et le côté ouest de la cour
des Cerfs, le seul des quatre côtés de cette cour qui soit demeuré à
peu près intact.

Les Petits Cabinets de Louis XV se développèrent aussi sur une
seconde cour, plus étroite que la cour des Cerfs et, plus tard encore,
sur celle qui occupa une partie de Remplacement de l’escalier démoli
des Ambassadeurs. 11 faut, pour se rendre compte de la complica-
tion des distributions qui entouraient ces cours, avoir sous les yeux
 
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