Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

DOI issue:
Nr. 1
DOI article:
Pottier, Edmond: Le lotus dans l'architecture égyptienne
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0093

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
84

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

des feuilles, les délicates adhérences du calice collé contre les pé-
tales ; les ouvriers d’Ictinos ne travaillaient pas autrement.

L’étude attentive des monuments, des comparaisons répétées
amènent donc hauteur à cette conclusion sur laquelle il insiste à
plusieurs reprises : la grande époque, en Egypte, n’est pas la période
de Ramsès et de Séti, ce n’est pas Karnak et Louxor; c’est bien plus
haut, entre la vie et la xne dynastie, qu’il faut placer la plus belle
floraison de l’art, dans l’Ancien et le Moyen Empire. N’est-ce pas
aussi la conclusion que faisaient déjà pressentir les admirables et
trop rares sculptures que nous possédons de la même époque? Le
Scribe accroupi du Louvre, que l’on croit de la ve ou de la vi° dynastie,
ne reste-t-il pas pour nous le dernier mot de la sta-
tuaire égyptienne et, d’une façon absolue, une des
œuvres les plus émouvantes que le réalisme humain
ait produites?

En ce qui concerne l’architecture, peut-être
serait-on tenté de résister à la thèse ainsi présentée,
en se souvenant de l'impression grandiose qui se
dégage de certains temples construits sous Thout-
mès III et Aménophis III. Comment renoncer à y
voir la création de très grands artistes? Mais là se
place une observation fort ingénieuse de M. G. Eou-
cart, dont la portée dépasse encore en importance
toutes celles que nous avons signalées précédemment. En effet, si
elle est exacte •—-je laisse le soin d’en juger aux égyptologues de pro-
fession, — elle introduit des réformes graves dans les dates adoptées
pour plusieurs monuments égyptiens. Des édifices, des colonnes
qu’on attribue couramment à tel Pharaon du Nouvel Empire, hauteur
les revendique hardiment pour les constructeurs d’une époque plus
reculée, et voici ses raisons.

1ms dates sont généralement fixées à l’aide des cartouches
royaux que les Pharaons apposaient sur les colonnes de Pédilice
construit ou agrandi parleurs soins. Connue on sait que les usurpa-
tions étaient très fréquentes (et je renvoie aux pages où M. G. Fou-
cart analyse finement tout ce que contenait d’idées religieuses et
parfaitement légitimes ce que nous rendons par le mot impropre
d’«usurpation »), on ne s’étonne pas de voir les cartouches de deux,
trois, quatre Pharaons s’aligner sur les colonnes ; on prend, dans ce cas,
le nom du Pharaon le plus ancien pour dater la construction.

Erreur ! nous dit hauteur. Le roi qui avait réellement édifié les
 
Annotationen