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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 2
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Yriarte, Charles: Sabbioneta, [2]: la petite Athènes
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0136

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

rappellent, par leur luxe décoratif, avec des noms plus modestes
comme décorateurs, les camerini célèbres du Palazzo Rosso de Fer-
rare,, ornés pour Lucrèce Borgia, et ceux de la Reggia de Mantoue,
où la divine Isabelle d’Este tenait sa cour littéraire.

Faute de désignations authentiques fournies par nos devanciers,
nous donnerons à chacun de ces réduits délicats les noms que sug-
gèrent les sujets choisis par les décorateurs. La première, la salle
des Césars, présente sur les quatre faces, la série des premiers Césars
en pied ; le plafond, en forme de voûte couverte d’arabesques d’une
bonne main, resté intact, prouve, par la comparaison avec les figures
principales, l’intervention de restaurateurs inhabiles. La salle des
Jeux olympiques montre,, sur chacune de ses parois, exécutés dans le
goût des peintures des chambres de Pompéi, les jeux en honneur
dans l’antiquité. La salle des Imprese, qui suit, est une des plus carac-
térisées ; elle nous arrête par un singulier parti pris : la muraille,
sur toutes ses faces, est divisée dans sa hauteur en trois parties
égales ; la première, simplement rechampie d’un ion rosé, forme
plinthe, et la seconde reproduit presque identiquement, à hauteur
des yeux, la large frise de la salle des Équestres du Palais ducal :
un génie aux ailes ouvertes, armoirie vivante, portant suspendu
au cou un grand écusson des Gonzague qui descend jusqu’à ses
pieds, retenant de chaque main une lourde guirlande relevée à son
extrémité par une aigle aux ailes éployées, avec l’écusson des Gon-
zague au cœur. Une frise, en forme de vague, ferme cette déco-
ration, et au-dessus d'elle, sur le fond clair de la muraille, divisée
dans sa largeur en cinq parties égales, deux des imprese des Gon-
zague, la musarola et la chevrette, enfermées dans un cadre orné
d’oves, alternent avec les baccinelle à consoles de stuc et à canne-
lures concaves, que nous retrouvons ici. employés encore une fois
comme élément de décoration.

Les sujets du plafond, divisé en cinq compartiments avec
armoiries au quatre angles, sont empruntés à la mythologie ; au
centre, dans le plus grand développement, Saturne se change en
cheval pour séduire la nymphe Philyre ; aux deux retombées dans la
largeur, c’est Phaéton sur son char et La Chute d’Icare; aux deux
extrémités du côté de la place d’armes l’artiste a représenté Minerve
et Arachné; enfin, du côté des jardins, Apollon et Marsyas. Malgré la
large tache blanche qu’on remarque sur le cheval Saturne, l’ensemble
pictural est intact. Un paysage très clair, des figures trop longues,
qui empruntent d’ailleurs un charme à cette particularité, sont
 
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