DOI issue:
Nr. 2
DOI article:Champeaux, Alfred de: L' ancienne École de Peinture de la Bourgogne, [2]
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0151
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
et il faut accepter la tradition sur ce point. Il n’en est pas de même
pour le séjour ininterrompu de l’artiste dans sa ville natale, car.de
nombreux mandements font voir qu’en sa qualité de peintre valet
de chambre, il accompagnait le duc dans ses nombreux déplacements
et qu’il travaillait pour lui à Paris et à Dijon. Nous nous bornerons
à relater succinctement ces diverses commandes, dont on trouvera le
texte dans le livre de Mgr Dehaisnes sur L’Art dans les Flandres.
Dès l’année 1381, il peignait les garnitures de chaires (cayères)
pour le duc; en 1382, il fournissait des bannières aux armes ducales ;
puis, en 1385, il recevait seize francs d’or pour la façon de deux éten-
dards pour Monseigneur — la quittance de cette somme porte l’em-
preinte du sceau de l’artiste, formé d’une aigle tenant un écu avec un
mouton et l’inscription : Melcior Broederlam —clans la même année,
il avait peint le char de la duchesse et il avait décoré les galeries des
engins des bâtiments du château cle Ilesdin ; en 1386, Broederlam
recevait mc imxx francs pour l’or, façon et franges de soie de trois ban-
nières et de trois pannons_, dont l’une aux armes d’Artois, l’autre de
Bourgogne et la troisième du Rethelois, et les troispannons aux armes
de monseigneur. En même temps, il touchait nc francs pour la pein-
ture des armes de Bourgogne et d’autres ornements sur la voile de la
grande nef destinée à combattre les Turcs, et inTs francs pour un
étendard et deux pannons aux armes de Guy de la Trémoille. Assez
fréquemment le motif des paiements qui lui sont faits n’est pas
spécifié, et le compte se borne à dire qu’il s’agit d’ouvrages exécutés
pour Monseigneur, ou d’étoffes achetées en vue de certains travaux.
Broederlam fut chargé en 1387, conjointement avec les peintres Jehan
le Voleur et Jehan du Moustier d'Ypres, de dessiner les patrons des
carreaux émaillés du château de Ilesdin et de passer marché pour
leur exécution avec le tuilier-potier. Après la mort de Broederlam,
Jean le Voleur resta seul chargé de la surveillance de ce carrelage.
Lors du voyage que le roi de France devait faire à Dijon (1390),
Broederlam fut appelé à décorer les harnois de joute que devaient
porter Philippe de Bourgogne et le comte de Nevers ; mais la fête
n’eut pas lieu et, peu de temps après, le duc faisait venir Broeder-
lam de Ilesdin, dont il continuait à décorer le château, à Paris pour
y besogner à l’occasion de la fête et du tournoi donnés par le roi de
France en 1390. Il l’appelait également près de lui dans cette ville
en 1395. Puis, ce sont des bannières pour les trompettes du duc
(1391), des penonceaux à la devise de Philippe (1392), trois dou-
zaines de petites cayères pour la chambre du conseil à Ilesdin (1394).
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
et il faut accepter la tradition sur ce point. Il n’en est pas de même
pour le séjour ininterrompu de l’artiste dans sa ville natale, car.de
nombreux mandements font voir qu’en sa qualité de peintre valet
de chambre, il accompagnait le duc dans ses nombreux déplacements
et qu’il travaillait pour lui à Paris et à Dijon. Nous nous bornerons
à relater succinctement ces diverses commandes, dont on trouvera le
texte dans le livre de Mgr Dehaisnes sur L’Art dans les Flandres.
Dès l’année 1381, il peignait les garnitures de chaires (cayères)
pour le duc; en 1382, il fournissait des bannières aux armes ducales ;
puis, en 1385, il recevait seize francs d’or pour la façon de deux éten-
dards pour Monseigneur — la quittance de cette somme porte l’em-
preinte du sceau de l’artiste, formé d’une aigle tenant un écu avec un
mouton et l’inscription : Melcior Broederlam —clans la même année,
il avait peint le char de la duchesse et il avait décoré les galeries des
engins des bâtiments du château cle Ilesdin ; en 1386, Broederlam
recevait mc imxx francs pour l’or, façon et franges de soie de trois ban-
nières et de trois pannons_, dont l’une aux armes d’Artois, l’autre de
Bourgogne et la troisième du Rethelois, et les troispannons aux armes
de monseigneur. En même temps, il touchait nc francs pour la pein-
ture des armes de Bourgogne et d’autres ornements sur la voile de la
grande nef destinée à combattre les Turcs, et inTs francs pour un
étendard et deux pannons aux armes de Guy de la Trémoille. Assez
fréquemment le motif des paiements qui lui sont faits n’est pas
spécifié, et le compte se borne à dire qu’il s’agit d’ouvrages exécutés
pour Monseigneur, ou d’étoffes achetées en vue de certains travaux.
Broederlam fut chargé en 1387, conjointement avec les peintres Jehan
le Voleur et Jehan du Moustier d'Ypres, de dessiner les patrons des
carreaux émaillés du château de Ilesdin et de passer marché pour
leur exécution avec le tuilier-potier. Après la mort de Broederlam,
Jean le Voleur resta seul chargé de la surveillance de ce carrelage.
Lors du voyage que le roi de France devait faire à Dijon (1390),
Broederlam fut appelé à décorer les harnois de joute que devaient
porter Philippe de Bourgogne et le comte de Nevers ; mais la fête
n’eut pas lieu et, peu de temps après, le duc faisait venir Broeder-
lam de Ilesdin, dont il continuait à décorer le château, à Paris pour
y besogner à l’occasion de la fête et du tournoi donnés par le roi de
France en 1390. Il l’appelait également près de lui dans cette ville
en 1395. Puis, ce sont des bannières pour les trompettes du duc
(1391), des penonceaux à la devise de Philippe (1392), trois dou-
zaines de petites cayères pour la chambre du conseil à Ilesdin (1394).