GAZETTE DES BEAUX-ARTS
02
Bâle1; des montagnes se profilaient clans le fond, car le montagnard,
comme le marin, multiplie ces images des Saints secourables dans
le péril (.Nothhelfer), que le danger lui rend sans cesse présents et
nécessaires ; il y a la chasse aux canards sauvages, au bord d'un
lac qui esl celui des Quatre-Cantons ou celui de Zug; puis la fontaine
de Jouvence, copiée sur une de ces fontaines à pignon que Holbein
décorait, avec ses charretées de mendiants et de loqueteux, peints
d’après la canaille du Senti, cette maladrerie lucernoise2; une voiture
de mendiants (Bettlerfuhr) en forme le pendant. Lorsque l'on voit
dans quel style Holbein représentait les Pcioures Gueux, on com-
prend mieux encore pourquoi Jacques Cal lot le copiait sans relâche1;
les miséreux s’en viennent à la fontaine dans des brouettes qu’on
DAX SE D K PAYSANS, l'Ali 11 AXS 110 1. UE IX
(Maison de la Danse, à Bâle)
revoit encore à présent entre les mains des maraîchers et des jardi-
niers du canton. Les sept patrons de la famille Hertenstein sont pu-
rement héraldiques ; ils nous acheminent à mieux comprendre cette
procession et cette chasse au cerf, qui se passent toutes deux aux
portes du château de Buonas, au lac de Zug, fief des Hertenstein;
car ce château, « pittoresquement placé au bord du lac », n’est point,
connue Woltmann le supposa, le château d’origine des Hertenstein1;
Buonas, que les voyageurs voient encore sur la rive du lac de Zug,
à l’extrémité du promontoire, près de la station de Rothkreuz, n’est
qu’un bien entré vers 1252 dans la famille Hertenstein5; le castel
d. Au Musée historique. V. Ànzeiger für schwciz. Geschichte, 1880, p. 275 et
suiv. Mêmes sujets à Zug, à S tans, à Engelberg.
2. Liebenau, Ibid., p. 12 et suiv.
3. V. les albums de Caltot, à l’Albertina de Vienne.
4. Woltmann, I, p. 217-223.
5. Liebenau, Ilans Holbein, etc., p. 31. M. de Liebenau aurait pu noter que
Buonas est ta forme actuelle du nom; c’était jadis Buchenas. (V. terrier du châ-
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Bâle1; des montagnes se profilaient clans le fond, car le montagnard,
comme le marin, multiplie ces images des Saints secourables dans
le péril (.Nothhelfer), que le danger lui rend sans cesse présents et
nécessaires ; il y a la chasse aux canards sauvages, au bord d'un
lac qui esl celui des Quatre-Cantons ou celui de Zug; puis la fontaine
de Jouvence, copiée sur une de ces fontaines à pignon que Holbein
décorait, avec ses charretées de mendiants et de loqueteux, peints
d’après la canaille du Senti, cette maladrerie lucernoise2; une voiture
de mendiants (Bettlerfuhr) en forme le pendant. Lorsque l'on voit
dans quel style Holbein représentait les Pcioures Gueux, on com-
prend mieux encore pourquoi Jacques Cal lot le copiait sans relâche1;
les miséreux s’en viennent à la fontaine dans des brouettes qu’on
DAX SE D K PAYSANS, l'Ali 11 AXS 110 1. UE IX
(Maison de la Danse, à Bâle)
revoit encore à présent entre les mains des maraîchers et des jardi-
niers du canton. Les sept patrons de la famille Hertenstein sont pu-
rement héraldiques ; ils nous acheminent à mieux comprendre cette
procession et cette chasse au cerf, qui se passent toutes deux aux
portes du château de Buonas, au lac de Zug, fief des Hertenstein;
car ce château, « pittoresquement placé au bord du lac », n’est point,
connue Woltmann le supposa, le château d’origine des Hertenstein1;
Buonas, que les voyageurs voient encore sur la rive du lac de Zug,
à l’extrémité du promontoire, près de la station de Rothkreuz, n’est
qu’un bien entré vers 1252 dans la famille Hertenstein5; le castel
d. Au Musée historique. V. Ànzeiger für schwciz. Geschichte, 1880, p. 275 et
suiv. Mêmes sujets à Zug, à S tans, à Engelberg.
2. Liebenau, Ibid., p. 12 et suiv.
3. V. les albums de Caltot, à l’Albertina de Vienne.
4. Woltmann, I, p. 217-223.
5. Liebenau, Ilans Holbein, etc., p. 31. M. de Liebenau aurait pu noter que
Buonas est ta forme actuelle du nom; c’était jadis Buchenas. (V. terrier du châ-