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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 3
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Flammermont, Jules: Les portraits de Marie-Antoinette, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0208

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194

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

La copie ne fut remise au comte de Mercy que deux mois plus
tard et dans des conditions très singulières, dont cet ambassadeur
rendit compte dans une lettre adressée le 17 août 1776 au baron
Fichier ; on y trouve des détails fort curieux pour l'histoire de cet
important portrait.

« J’ai eu, dit Mercy, l’honneur de vous mander dans le temps que
j’étais arrangé avec le peintre Duplessis, pour qu'il me fournît un bon por-
trait du Roi ; cet artiste, le premier de ce pays-ci dans son genre, mais aussi
cher à proportion, avait exigé 50 louis et il avait bien fallu que j’en pas-
sasse par là; maintenant, par la tournure que cela a pris, il pourrait peut-
être en coûter plus cher à S. M. et en voici la raison :

« J’avais prié M. le comte d’Angiviller, intendant des Bâtiments et
surintendant des Arts et Manufactures du Boyaume, d’ordonner à Duplessis
de me faire un excellent portrait. Samedi dernier, on m’annonça M. d’Angi-
viller, qui, en me remettant le portrait du Roi, me dit que du moment
que S. M. l’Impératrice avait marqué du désir d’avoir le portrait du Roi,
son gendre, il était bien simple que l’on s’empressât de le lui offrir.
Il ne me dit point à la vérité que c’était d’ordre du Roi qu'il s’en acquit-
tait, sans doute parce que le portrait est fait sur une mesure que j’avais
donnée et que d’ailleurs il aurait fallu plus d’apprêt pour offrir ce por-
trait directement de la part du Roi, mais il n’en est pas moins certain
que c’est par une suite de la volonté de ce monarque que ce portrait m’a
été remis. Je sais même qu’il a donné une séance d’une heure et demie au
peintre pour achever son ouvrage.

« On le dit parfait comme peinture ; je ne m’y connais pas assez pour
en juger; mais je le trouve fort ressemblant, à cela près que le Roi n’a pas
une attitude si gracieuse que celle que lui donne ce portrait. On a pris
toutes les précautions pour le bien emballer et j’espère que le courrier le
portera en bon état.

« Je ne puis ni ne dois m’ingérer à oser prévoir les intentions de notre
auguste souveraine; mais, à tout événement et pour gagner du temps, je
crois de mon devoir d'exposer la remarque suivante. Si S. M. veut pure-
ment et simplement faire témoigner au comte d'Angiviller qu’elle lui sait
gré de sa démarche, je le lui ferai connaître aussitôt que l’ordre m’en par-
viendra; mais si, par un effet de cette grandeur qui caractérise toutes les
décisions de S. M., elle pensait à faire un présent, je crois que, vu la charge
du comte d’Angiviller, qui dans l’origine a assisté à l’éducation du Roi,
qui est resté auprès de lui comme un homme favorisé et de confiance, je
crois, dis-je, qu’un présent à faire à un tel personnage ne pourrait guère
être sans le portrait de S. M. Ce portrait, placé sur une boîte avec quel-
ques diamants d’entourage, serait un objet de 130 ou 140 louis, c'est-à-
dire de 1.200 ou 1.400 florins d’Allemagne et le présent serait très con-
 
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