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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 4
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Frizzoni, Gustavo: Un monument de sculpture Lombarde à Trévise
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0303

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UN MONUMENT DE SCULPTURE LOMBARDE A TRÉVISE 287

en y employant quelques statues et bas-reliefs qui se trouvaient
déposés en ce temps dans le cloître d'une autre église de Trévise,
l’église du Saint-Sauveur : ce sont évidemment les fragment apportés
de Pavie.

L’époque de leur translation de Pavie à Trévise pourrait être
placée vers 1527, lors de la prise et du sac de la ville de Pavie par
les Vénitiens; car il est constaté que plusieurs autres monuments
furent dérobés et dispersés au cours de ce pillage.

Il resterait à expliquer la date de 1562, gravée à Pextrémité
droite du haut-relief central. L’aspect seul des chiffres nous indique
qu'ils ont été ajoutés après coup ; ils présentent en effet des formes
différentes de celles qui étaient en usage lors de l’exécution de cette
œuvre. Il est donc bien possible que cette date ait été gravée dans
le marbre quand, pour obéir aux prescriptions du donateur, les
héritiers de Mercure Bua eurent définitivement retiré ces sculptures
de la situation précaire où elles se trouvaient.

Pour résumer les faits que nous venons d’exposer et que
M. Sant' Ambrogio a savamment développés en détail dans sa mono-
graphie, en les accompagnant des pièces d’archives qui s’y rappor-
tent, on conviendra que ces charmants marbres de Sainte-Marie-
Majeure de Trévise nous offrent un problème des plus curieux, tant
par le mystère qui les entoure en tant qu’œuvres sûrement origi-
naires de Lombardie1, que par les vicissitudes successives qu’elles
doivent avoir traversées depuis leur création, après l’an 1522 vrai-
semblablement, jusqu’à l’an 1637, date fournie par l’inscription pos-
térieurement ajoutée.

En ce qui concerne le style, en effet, point de doute qu’il ne
s’agisse d'une œuvre étrangère à l’endroit où elle apparaît et por-
tant les marques de cette école élégante et raffinée dans laquelle
l’auteur du célèbre monument de Gaston de Foix, dispersé lui
aussi, tient la place d’honneur.

d. Ce ne sont pas seulement les figures qui, comme nous l’avons dit, décèlent
l’origine milanaise du monument, mais aussi les accessoires, traités dans un style
précieux, analogue à ce qu’on remarque à Milan dans les œuvres du Bambaja.

Qu’on observe, par exemple, dans le haut-relief du milieu, la jolie construc-
tion et la décoration du lit, avec le dais qui en fait partie intégrante. C’est un
motif conforme aux goûts et aux usages du temps. Un lit tout à fait semblable,
du reste, se retrouve dans la fresque du Sodoma, à la Farnésine, représentant les
Noces d’Alexandre et de Roxane. (Voir le fac-similé du beau dessin qui s’y rapporte
dans mon volume Arte Ilaliana del Rinascimento, p. 136. Milano, frat. Dumolard,
1891.)
 
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