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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 4
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Müntz, Eugène: Les influences classiques et le renouvellement de l'art dans les Flandres au XVe siècle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0316

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LES INFLUENCES CLASSIQUES DANS LES FLANDRES 299

nale, fonds français, n° 159), l’illustration trahit également l’ar-
chaïsme : emploi de nimbes en or plein, de fonds guillocliés, inex-
périence du nu, laideur des types, crudité du coloris. En échange,
l’anachronisme y triomphe sans vergogne : dans le Sacrifice de Cciin
et d’Abel, c’est un prêtre tonsuré qui reçoit l’offrande! A peine si,
de loin en loin, une figure ou un groupe offre un peu de vivacité;
telle, au folio 492, la femme accroupie aux pieds de saint Paul.

Deux autres manuscrits de la « librairie » du duc de Berry
offrent un spectacle plus réjouissant : ce sont les Petites Heures
(Bibl. Nat., fonds latin,
n° 18 014), et les Grandes
Heures (fonds latin, n°

919), dont M. de Lasteyrie
a réussi à revendiquer
les meilleures miniatures
en faveur de Jacquemart
de Hesdin. Les premières
se distinguent par l’ex-
trême finesse du dessin,
parfois aussi par la li-
berté OU le naturel des MINIATURE DES PETITES HEURES DU DUC DE BERRY

attitudes ; mais la for- (Bibliothèque Nationale.)

mule gothique perce par-

tout encore, dans les types comme dans les draperies ; en outre, le
coloris tend à la vivacité plutôt qu’à l’harmonie, tout à l’opposé de
celui des van Eyck.

Dans les Grandes Heures (terminées en 1409), les figurines, éga-
lement microscopiques, nous séduisent par leur sveltesse (voyez les
femmes qui personnifient les mois d’août et de septembre). On ad-
mirera, en outre, l’indépendance et la fantaisie avec lesquelles
Jacquemart a symbolisé les autres mois : il a représenté janvier,
février et mars par des troncs d’arbres dépouillés de feuilles, avril
par un arbre qui commence à verdoyer ; mai par deux amoureux
près d’un rosier en fleurs; octobre par une horde de sangliers.

Si nous ajoutons à ces miniatures celles du livre d’Heures de la
Bibliothèque de Bruxelles, attribuées à tort à Beauneveu, et, ainsi
que le propose M. de Lasteyrie, plusieurs des miniatures du psautier
dans lequel Beauneveu a peint les Prophètes et les Apôtres, nous
nous formerons une idée des plus avantageuses du talent de Jacque-
mart de Hesdin, de son esprit d’observation, de sa verve, de sa
 
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