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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 4
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Ritter, William: Giovanni Segantini
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0322

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GIOVANNI S EGA N TI NI

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avec une simple variété du système impressionniste de décomposi-
tion de la couleur. Certes, Segantini décompose, lui aussi, sa couleur
avec une prestigieuse habileté, et sans cesser de la mater par un
dessin extrêmement serré et précis., mais cette décomposition de la
couleur n’est chez lui qu’un détail secondaire; ce qu’il convient
d’abord de constater, c’est combien est adéquate sa facture à son
sujet. Et là nous touchons au point sensible d’une affirmation que
nous nous permettrions volontiers : à savoir que la connaissance et

LES MÈRES DÉNATURÉES, PAR M. SEGANTINI
(Musée de Liverpool.)

le souvenir des manières de peindre en plaine ne peuvent qu’être
nuisibles à un peintre de l’Alpe.

En effet, sauf cas de hâle, de brouillard, de pluie, etc., l’Alpe
vue de l’Alpe apparaît ordinairement dans une atmosphère d’une telle
transparence, que le moindre détail d’une cime, la moindre fissure
dans un glacier, la moindre ride d’un névé se détaille à la plus grande
distance, avec l’indiscutable précision du brin d’herbe que l’âpre
brise des cols incline aux pieds du spectateur. On trouve cette obser-
vation déjà dans les Voyages en zigzag de Tœpffer, qui la donne
comme une des raisons de l’impossibilité de réellement peindre l’Alpe.
Pas moyen d’être véridique en simplifiant dans cette atmosphère de
cristal. Or, tous nos peintres d’Alpes jusqu’ici se sont fatigués à
résoudre cette contradiction : nécessité reconnue comme dogme de

XIX. — 3° PÉRIO DE.

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