DOI issue:
Nr. 4
DOI article:Ritter, William: Giovanni Segantini
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0328
GIOVANNI SEGANTINI
311
rons rapportant leurs fagots au déclin du jour : Le dernier travail de
la journée ; des fillettes revenant des champs, à la suite du troupeau,
avec Un Agneau de plus dans leurs bras; des troupeaux tassés en une
seule masse, pour mieux résister à la rafale des grains subits qui
dispersent faneurs et fenaison; des scènes de la récolte des courges
au bord du lac, avec les jupes des femmes fouettées par le vent, qui
rabat au milieu d'elles la fumée du petit bateau à vapeur atterri
tout proche; enfin, vue des degrés qui mènent à la terrasse de la
- "f-
PRINTEMPS SUR LES ALPES, PAR M. SEGANTINI
(Collection Hern, San Francisco.)
cathédrale, La Bénédiction des troupeaux, le jour de la Saint-Sébas
tien, avant leur départ pour la montagne.
Le pays de Brianza, aux contins de l’Alpe et de la plaine, une
fois épuisé ou presque, Segantini monte à Savognino, dans les Grisons,
et y abat toute la collection d’œuvres qui firent sa bruyante renom-
mée à Londres, lorsqu’elles y furent exposées. C’est un vrai poème
d’Hésiode alpestre: les « Travaux et les jours » défilent, variés d’aspect
à chaque saison; le peintre s’éprend de l’hiver et de la fonte des
neiges; il donne de la crudité alpestre les premières impressions vrai-
ment exactes. Remarquons que cette crudité avait, jusqu’ici, été soi-
gneusement éliminée comme non esthétique par tous les prédécesseurs
de notre artiste, sauf par Berthoud, qui avait été le seul à apercevoir
la pluie et les sols mouillés, dans une région forestière et buisson-
neuse beaucoup moins élevée que ne sont les roches nues que peint
Segantini; car il faudra encore, pour s’entendre dans certains cas,
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rons rapportant leurs fagots au déclin du jour : Le dernier travail de
la journée ; des fillettes revenant des champs, à la suite du troupeau,
avec Un Agneau de plus dans leurs bras; des troupeaux tassés en une
seule masse, pour mieux résister à la rafale des grains subits qui
dispersent faneurs et fenaison; des scènes de la récolte des courges
au bord du lac, avec les jupes des femmes fouettées par le vent, qui
rabat au milieu d'elles la fumée du petit bateau à vapeur atterri
tout proche; enfin, vue des degrés qui mènent à la terrasse de la
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PRINTEMPS SUR LES ALPES, PAR M. SEGANTINI
(Collection Hern, San Francisco.)
cathédrale, La Bénédiction des troupeaux, le jour de la Saint-Sébas
tien, avant leur départ pour la montagne.
Le pays de Brianza, aux contins de l’Alpe et de la plaine, une
fois épuisé ou presque, Segantini monte à Savognino, dans les Grisons,
et y abat toute la collection d’œuvres qui firent sa bruyante renom-
mée à Londres, lorsqu’elles y furent exposées. C’est un vrai poème
d’Hésiode alpestre: les « Travaux et les jours » défilent, variés d’aspect
à chaque saison; le peintre s’éprend de l’hiver et de la fonte des
neiges; il donne de la crudité alpestre les premières impressions vrai-
ment exactes. Remarquons que cette crudité avait, jusqu’ici, été soi-
gneusement éliminée comme non esthétique par tous les prédécesseurs
de notre artiste, sauf par Berthoud, qui avait été le seul à apercevoir
la pluie et les sols mouillés, dans une région forestière et buisson-
neuse beaucoup moins élevée que ne sont les roches nues que peint
Segantini; car il faudra encore, pour s’entendre dans certains cas,