DIDEROT ET LE MUSÉE DE L’ERMITAGE 341
Le contrat, signé en bonne et due forme par Diderot, au nom
de l’impératrice dé Russie, et par les trois filles et les deux gendres
du baron deThiers, il restait à veiller au départ de la collection pour
Saint-Pétersbourg et à son arrivée à bon port. Il faut lire, dans le
livre de M. Henry Tronchin, la longue et curieuse lettre de Diderot
à François Tronchin (17 juin 1772), où il lui contait, par le menu,
LA BLANCHISSEUSE, PAR CHARDIN, D’APRÈS LA GRAVURE DE C.-N- COCI1IN
(Musée de l”Ermitage.)
les déboires et les ennuis que lui avait suscités cet envoi ; comment
les dix-sept caisses, soigneusement aménagées et clouées sous les
yeux de Tronchin, demeurèrent trois mois sur les berges de la Seine,
« entre le ciel et beau », avant de pouvoir être dirigées sur Rouen,
d’abord en raison du grossissement de la rivière, puis jusqu’à ce que
le patron du bateau eût complété son chargement; enfin comment,
retiré à 17.000 livres, acquis à l’amiable par Mmc du Barry, au prix de 24.000
livres et transporté à Louveciennes. Après une négociation dont M. Guiffrey a
retrouvé, dans un carton de la Maison du Roi (Archives nationales), les pièces
essentielles, Mrae du Barry le rétrocéda, en mai 1775, au prix coûtant, àM. d’An-
giviller, pour le compte de Louis XVI.
Le contrat, signé en bonne et due forme par Diderot, au nom
de l’impératrice dé Russie, et par les trois filles et les deux gendres
du baron deThiers, il restait à veiller au départ de la collection pour
Saint-Pétersbourg et à son arrivée à bon port. Il faut lire, dans le
livre de M. Henry Tronchin, la longue et curieuse lettre de Diderot
à François Tronchin (17 juin 1772), où il lui contait, par le menu,
LA BLANCHISSEUSE, PAR CHARDIN, D’APRÈS LA GRAVURE DE C.-N- COCI1IN
(Musée de l”Ermitage.)
les déboires et les ennuis que lui avait suscités cet envoi ; comment
les dix-sept caisses, soigneusement aménagées et clouées sous les
yeux de Tronchin, demeurèrent trois mois sur les berges de la Seine,
« entre le ciel et beau », avant de pouvoir être dirigées sur Rouen,
d’abord en raison du grossissement de la rivière, puis jusqu’à ce que
le patron du bateau eût complété son chargement; enfin comment,
retiré à 17.000 livres, acquis à l’amiable par Mmc du Barry, au prix de 24.000
livres et transporté à Louveciennes. Après une négociation dont M. Guiffrey a
retrouvé, dans un carton de la Maison du Roi (Archives nationales), les pièces
essentielles, Mrae du Barry le rétrocéda, en mai 1775, au prix coûtant, àM. d’An-
giviller, pour le compte de Louis XVI.