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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 4
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Tourneux, Maurice: Diderot et le musée de l'Ermitage
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0361

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342

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

lorsqu’elles furent parties de Paris, dans les premiers jours de mai,
le navire qui devait les emporter de Rouen mit à la voile sans les
avoir reçues et comment il fallut transporter l’assurance, établie au
nom du capitaine Flouest, commandant du Prophète Ézéchiel, au nom
du capitaine Martin, commandant de L'Hirondelle. Quelques mois
auparavant, plusieurs tableaux de premier ordre, acquis par le prince
Gaiitzin à la vente Braancamp, avaient fait naufrage dans la Bal-
tique, et Diderot tremblait que pareil sort ne fût réservé à ceux qui
lui avaient coûté tant de soucis. Enfin, le G novembre, Betzki annon-
çait à Tronchin que la collection était arrivée dans l’état le plus
parfait et lui adressait, avec les remerciements de sa souveraine,
« un sac de martre zibeline propre à faire une fourrure d’habits. »
Seuls, MM. de Béthune et de Broglie ne se félicitèrent qu’à
moitié d’avoir consenti à une transaction amiable, lorsqu’ils virent,
à la vente Choiseul, cent cinquante tableaux, presque tous des écoles
hollandaise et flamande, atteindre, en chiffres ronds, quatre cent
quarante mille livres, et ils accusèrent Diderot de leur avoir fait
perdre plus de deux cent mille livres. « Cela, écrivait le philosophe
à Tronchin, n’est ni tout à fait faux, ni tout à fait vrai » et, dans une
lettre à Falconet (17 avril 1772), il expliquait ainsi la plus-value des
tableaux de l’ancien ministre: « Le départ de ceux de M. de Thiers
pour Saint-Pétersbourg, la concurrence de M. de La Borde et de
Mm0 du Barry et d’autres choses qui tiennent à la personne de M. de
Choiseul, ont fait monter cette vente à un prix exorbitant. » 11 y
acquit, pour l’impératrice et moyennant cent huit mille livres, une
grande Chasse an cerf de Philippe Wouwcrman (n° 1031 du cata-
logue de 1891); un Jeune paysan et une Jeune paysanne de Murillo
(nos 377-378); une Fête de village de David Téniers, en deux pendants
(nos 674-675) ; le Vieillard malade de Jan Stcen (n° 899) ; l’un des trois
Karel Dujardin, qui doit être Le Gué; le Bénédicité de Rembrandt
(n° 803) (ou, selon la critique allemande actuelle, de l’un de ses
élèves) ; les portraits d’une dame et d’une enfant peints sur la même-
toile par van Dyck, considérés, au siècle dernier, comme ceux d’Isa-
belle Brandt, première femme de Rubens, et de sa fille, mais qui, sui-
vant M. Rooses, représenteraient Suzanne et Catherine Fourment,
belle-sœur et nièce de Rubens; Le Médecin aux urines de Gérard
Dou (n° 903); un site d’Italie de Berghem (n° 108). Ce n’est pas tout.
Un joueur décavé, le marquis de Conflans, charge son intendant de
vendre le plus promptement possible deux tableaux de Poussin
«qu’il n’avait jamais regardés», et cet intendant, qui, précisément,
 
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