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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 4
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Sertat, Raoul: Les médailleurs français au XIXe siècle d'aprés un livre récent
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0365

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LES MÉDAILLEURS FRANÇAIS AU XIXe SIÈCLE

34o

tement plus équitable; dénoncer les entraves d’une loi vieillie et obtenir l’abro-
gation du monopole de la frappe. A l’Exposition universelle de 1889, il assignait

à la glyptique sa place dans la section rétrospec-
tive et elle concourait utilement au succès de la
manifestation centennale. Il la voulait encore au
Musée du Luxembourg, attestant qu’il n'est pas
d’art inférieur, qu’il ne saurait y avoir d’art dis-
crédité ni proscrit, et, comme il avait prédit, elle
triomphe actuellement dans notre galerie moderne,
de même que dans les collections de l’étranger. Il
lui fallait enfin une décisive victoire. Pour l’art
des médailleurs, une véritable renaissance écla-
tait, décelée par le nombre et la qualité,des œu-
vres, par le vif intérêt aussi qu’elles éveillaient au
tour d’elles ; seule la Direction des Monnaies y
demeurait insensible et sa persistante abstention, sa résistance à réformer ses
poinçons constituaient à l’égard des maîtres contemporains un grave déni
de justice. M. Roger Marx relève nettement l’étrangeté de cette attitude : « Depuis
Dupré, depuis Oudiné, écrit-il dès 1892, clans le Voltaire de M. Paul Doumer, les
temps sont révolus et, pour être évoquée aux yeux de tous, de façon intelligible,
la troisième République exige d’autres symboles que ceux adoptés par ses aî-
nées. L’obligation s’impose pour elle de ne point faillir à l’usage, de faire établir
une monnaie inédite et qui dise quelle conception est la nôtre de la République
et du régime républicain aux dernières années du dix-neuvième siècle. » L’ad-
ministration, cependant, résiste à l’assaut et le siège menace d’être long,
lorsque M. Paul Doumer reçoit le portefeuille des Fi-
nances et s’empresse de réaliser le projet de son ancien
collaborateur. La réfection des coins monétaires est
décidée; les nouveaux types sont demandés à M. Cha-
plain pour les pièces d’or, à M. Roty pour les pièces
d’argent, àM. Daniel Dupuis pour les pièces de bronze.

Nos médailleurs de se mettre à l’œuvre, et voilà enrichie
la numismatique française. N’est-ce pas là, sans conteste,
une page significative ajoutée à cette histoire de la glyp-
tique moderne, dont M. Roger Marx se plaît à nous don-
ner, dans Je livre aujourd’hui publié, l’exposé merveilleusement sobre et complet?

Le présent siècle se clôt, pour les amateurs d’art, sur cette séduisante vision
de la médaille en beauté et en fête ; elle n’avait point, depuis cent ans, montré
pareille abondance, ni connu vogue de meilleur aloi, et si l'on veut trouver dans
le passé un temps qui n’ait pas été moins favorable à sa diffusion, c’est jusqu'aux
jours passionnés et prodigues de la Révolution qu’il faut remonter. M. Roger
Marx nous a fait de l’époque un pittoresque tableau, rappelant la fièvre qui saisit
alors les villes, les assemblées, les particuliers, « de mettre à tous propos, sous
tous prétextes, l’actualité en médailles », comme si chacun eût redouté que les
événements rapides, tumultueux, inouïs, dont il était témoin échappassent à la
mémoire de la postérité, et montrant avec quelle fougue s’établit ainsi, « à côté de
l’estampe, une imagerie sculptée non moins parlante aux yeux, à côté dujour-
xix. — 3e PÉRIODE.

PORTRAIT DE E LIO T T
Par J.-P. Droz.

MÉDAILLE RÉVOLUTIONNAIRE
ANONYME

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