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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 5
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Bénédite, Léonce: Les salons de 1898, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0380

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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et délicats, que l’œil analyse et déguste lentement, l'un après l'autre.
Si, dans un camp, reculant d’ailleurs devant la dépense d’un vélum
gigantesque, on s’est résigné à la grande lumière de ce jardin abrité,
dans l’autre, les esprits plus inquiets, plus affines, appelés, il est vrai,
à présenter en plus grand nombre des ouvrages de petite sculpture,
se sont préoccupés de créer, dans leur square réservé, comme une
sorte de pavillon plus discret qui rappelle agréablement la colonnade
de Ycrsailles.

On était loin ici des proportions habituelles du hall du Palais
des Beaux-Arts et de la galerie de ce Palais de l’Industrie qui semblait
déjà si vaste pour tous les besoins. Comment éviter que les ou-
vrages de sculpture ne fussent noyés dans cette étendue, comment
veiller à ce qu’ils conservassent leur échelle, leurs proportions par
rapporta l’homme, dans de pareilles conditions? Cette préoccupation
a été le premier souci de M. Loviot, qui a très heureusement divisé
son terrain en successions de salles variées, circulaires ou ovales,
encadrées de massifs d’arbustes et même d’arbres — car ici, on peut
se permettre, sinon des quinconces et des futaies, du moins des
plantations de plein air — et qui forment ce qu’on aurait appelé jadis,
du temps du Grand Roi, des bosquets, peuplés de statues, tels que les
concevait Le Nôtre. Ces salles de verdure limitant le regard, isolant
les sculptures, les remettant à l’échelle voulue, communiquent de
plain pied avec les galeries de peinture.

C’était là une seconde face du problème délicat de cette installa-
tion. L’accès des salles de peinture, dans les palais disparus, était
ouvert sur des escaliers, qui faisaient également communiquer cette
section avec la sculpture.

Dans la situation présente, l’entrée principale donne dans les
jardins, sur lesquels ouvrent six grandes portes conduisant aux ga-
leries latérales des tableaux. Mais les peintres, préoccupés de ne pas
laisser pénétrer de jours de reflet par les portes béantes, la commu-
nication a été organisée par des sortes de porches, de tambours,
s’ouvrant de chaque côté sur la sculpture, en forme de guichets pour
ne laisser pénétrer les visiteurs que par une ouverture unique, pré-
servée ainsi de la lumière incidente par une sorte d’écran. Ces amé-
nagements pratiques avaient l’inconvénient de dissimuler au public,
hésitant dans ce local nouveau, les communications entre les diverses
sections de l’exposition. Cela a été pour M. Loviot une occasion
d’indiquer ces portes par un décor monumental et de conduire,
grâce à un artifice ingénieux, toutes les directions des lignes qui
 
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