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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 5
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Un interieur, par Gonzales Coques au Musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0388

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3G8

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

valeurs, la faute en est moins au vernis qu’à un certain faible de
l’artiste pour les demi-teintes délicates, même et surtout dans le
modelé des figures. Comparez plutôt ce tableau avec la Famille
d'Adrien van Ostadc, où les clairs et les noirs sont si franchement
simples. Là, sans s’en douter, le peintre a agi comme s’il avait prévu
les obscurcissements futurs.

Malgré tout, tel qu’il est devenu aujourd’hui, Y Intérieur de
G. Coques est très intéressant par la lumière. Un rayon, tombant
d’une fenêtre invisible, met sobrement en relief les figures, laissant
tout le reste de la composition bien subordonné et enveloppé ; les
tableaux ne font ni tache ni trou dans les murailles; les deux chaises
vides, dans leur exécution très soignée, gardent pourtant leur rôle de
discrets accessoires. Les petits maîtres llamands et hollandais, même
ceux de second rang, connaissaient à fond les lois de la perspective
aérienne, qui étaient sans doute enseignées avec grand soin dans
leurs ateliers, en même temps que celles, encore plus importantes,
de la forme. A notre époque, une scission semble s’être faite, les uns
s’occupant surtout de la forme, les autres surtout de la lumière am-
biante. On parle de réunir les deux Salons; soit! mais il serait plus
important de réunir les deux enseignements, comme le faisaient les
artistes du temps passé.

Gonzales Coques (dont le vrai nom flamand est Cockx) appartient
à la catégorie des maîtres « rares ». 11 ne l’est pourtant pas à l’excès.
Ayant vécu soixante-dix ans, très apprécié parmi les familles prin-
cières d’Angleterre, de Hollande et d’Autriche, rien n’a pu l’empêcher
de produire beaucoup, si ce n’est une certaine conscience que l’on
sent dans sa peinture. Quelques-uns doses ouvrages se sont peut-
être perdus; on en trouve néanmoins à Anvers, à La Haye, à Paris,
à Nantes, à Avignon, à Dresde, et surtout chez les Anglais, qui eurent
évidemment un goût très vif pour son art. Trop loué en son temps,
un peu négligé aujourd’hui, il mériterait quelque chose de plus que
la mention faite ici de lui en courant. Parmi les petits maîtres secon-
daires, il n’en est pas qui possède des qualités plus nombreuses et
plus solides. Certains attirent les passants par plus d’éclat; mais il
retient plus fortement ceux qui se sont arrêtés devant lui.

E. D.-G.
 
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