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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 5
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Kaempfen, Albert: Charles Yriarte
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0455

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Vésinet. Mais, en 1860, l’emploi est supprimé. Pas de fortune, pas de
clientèle encore; que faire? Yriartc a le crayon habile et prompt,
il dessine pour les journaux à gravures ; son talent est bien vile re-
marqué. L’Espagne a déclaré la guerre au Maroc. Il part avec une
mission du Monde illustré, cl il assiste à la campagne dans l’état-
major du général O’Donnel. L’année suivante, il est devant Gaëtc
avec le général Cialdini. Ce qu’il voit, il le raconte, et il se trouve
qu’il écrit aussi bien qu'il dessine.

De retour à Paris, sa plume alerte touche à des sujets très divers :
critique artistique, vie élégante, portraits contemporains, histoire
des cercles parisiens ; même il ne craint pas de nous présenter les
célébrités de la rue; et toujours il a le trait juste, la délicatesse, le
goût. C’est ainsi qu’au Figaro, au Monde illustré — qu’il dirige du-
rant six années —, ailleurs encore, il fait à son nom, à ceux de
Junior, et du Marquis de Villemcr, qui ne le cachent qu'à moitié,
une réputation de bon aloi. Entre temps, il prouve, comme inspec-
teur des travaux de l'Opéra en construction, qu’il n’a pas oublié ce
qu’il a appris chez Constant Dufeux.

Puis le désir des pays peu connus et des courses lointaines le
reprend. Cette fois, c’est l’Europe orientale qui le tente et qui va lui
fournir des récits nouveaux. En trois années il visite l’Istrie et la
Dalmatie, l’Hcrzégovine et la Bosnie, le Monténégro, la Serbie, les
Balkans. Et ce ne seront pas ses derniers voyages. Une dizaine d’an-
nées plus tard, il retournera en Espagne, où il avait séjourné dans sa
jeunesse; il demandera au Portugal, à l’Allemagne, au Tyrol, à la
Hongrie, à la Bussie, des impressions que recueilleront encore les
journaux et les revues.

En 1874, l'année même de son voyage en Istrie et en Dalmatie,
avait paru La Vie d’un Patricien de Venise cm xvie siècle, le premier
de ces livres excellents qui lui valurent à la fois les suffrages des
lettrés et ceux des érudits, et qui lui auraient ouvert, sans doute, si
la mort avait attendu un peu, les portes de l’Institut. Ce n’est pas ici
qu’il est nécessaire de rappeler les titres d’ouvrages dont la Gazette
des Beaux Arts eut si souvent la primeur, de louer chez Yriarte le
souci constant de ne rien avancer à la légère, la patience des re-
cherches, une forme qui relève le mérite du fond et le fait mieux
valoir. Ces qualités, on avait déjà pu les apprécier dans son livre
sur Goya, qu’il dédiait, en 1867. à l'Académie royale des Nobles
Arts de San Fernando, dont Goya avait été le directeur, et qu'il
n’avait écrit qu’après avoir fouillé les archives de Madrid, celles du
 
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