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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0463

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BIBLIOGRAPHIE

439

JEANNE D’ARC RACONTEE PAR L’IMAGE,
par Mer Le Non de z 1

De Lous les livres déjà nombreux que
Jeanne d’Arc inspira, le dernier en date, que
nous présentons ici, ne sera pas le moins bien
accueilli. A la fois enseignement pour l’esprit
et récréation pour les yeux, c’est l’apologie
de la Pucelle par l'image depuis quatre siècles
qui nous y est offerte. La matière était abon-
dante : populaire entre toutes et au plus
juste titre, nulle figure plus que celle de la
vierge libératrice n'a été célébrée par les
arts ; à toutes les époques, et surtout de
nos jours, peintres, sculpteurs, graveurs,
orfèvres, ouvriers d'art en tout genre, atti-
rés par son mystère et sa grandeur, ont es-
sayé de la faire revivre à nos yeux, chacun
l’interprétant à sa façon et traduisant plus
ou moins inconsciemment les senti-
ments de son siècle. Peu de recueils
sauraient donc être aussi curieux
qu’une réunion de ces œuvres où l’in-
spiration personnelle etpopulaire lient
d’aulant plus de place que les documents certains sur la Pucelle sont, hélas !
plus rares.

C’est là la nouveauté et l’attrait du beau livre où Mgp Le Nordez, qui a tant
fait comme orateur et comme écrivain pour la glorification de Jeanne d’Arc,
expose éloquemment en dix chapitres, qui sont comme dix chants d’épopée,
les étapes successives de cette marche surnaturelle au combat, au triomphe et
à la mort, en les accompagnant, hors texte ou dans le texte, de plus de trois
cents figures qui en sont, pour ainsi dire, le vivant commentaire. Sans compter
les vues de villes et de monuments illustrés par son souvenir, tout ce qui a trait
à la Pucelle : tableaux, dessins, gravures, miniatures, émaux, tapisseries, statues,
affiches, objets usuels, en un mot les œuvres les plus diverses, depuis l'informe
croquis du greffier du Parlement de Paris jusqu’aux dernières toiles exposées à
nos Salons, sont réunies là. C’est, pour ne citer que les plus intéressantes : au
xve siècle, la statuette en bronze du musée de Cluny, la tapisserie flamande du
musée d’Orléans représentant l’arrivée de Jeanne à Chinon, les naïves miniatures
des Vigiles de Charles YII et du Champion des Dames, un tableau votif du musée
de Versailles, et le curieux portrait attribué au roi René ; aux trois siècles sui-
vants, assez oublieux de l’héroïne, le tableau de Caumont conservé à l’hôtel de
ville de Rouen, la gravure d’André Thévet, la bannière exécutée en mémoire de
la délivrance d’Orléans, les pompeuses images gravées par Abraham Bosse, par

1. Paris, Hachette et Gie, 1898. ln-4°, 395 p. avec 16 héliogravures hors texte et 300 gra-
vures dans le texte.
 
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