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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 6
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Jacobsen, Emil: La Madeleine de Quinten Massys au Musée de Berlin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0511

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LA MADELEINE DE QUINTEN MASSYS

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Quant au paysage, il est d'une particulière beauté : au second
plan se dresse un groupe de rochers ; plus loin, vers l’horizon,
s'estompent un lac d’un bleu verdâtre et des montagnes peu élevées.

On n'a pas encore trouvé de documents qui puissent confirmer
l’attribution de ce tableau à Quinten Massys ; mais les raisons cri-
tiques tirées du faire de l’artiste sont ici probantes.

La fraîcheur d’harmonie de ces couleurs, à la fois profondes et
lumineuses, ce paysage caractéristique, ce type allongé et finement
découpé du visage, cette carnation pâle, aux ombres faibles et un peu
olivâtres, les yeux plutôt petits et étroits, la chute des draperies
avec leurs plis profondément accentués, tout révèle infailliblement
Quinten Massys.

Que l'on compare le type du visage de notre Madeleine avec celui
de la jeune femme qui se trouve derrière la Vierge agenouillée dans
Y Ensevelissement du Christ, au musée d’Anvers, ou avec le visage de
Salomé, sur le volet du même triptyque, représentant la Décolla-
tion de saint Jean-Baptiste ; que l’on compare aussi le mouvement
des plis avec celui du vêtement de saint Nicodème dans le panneau
central de cette célèbre peinture, et l’on admettra comme évidem-
ment démontrée Lattribution de cette œuvre au grand maître
anversois.

Les œuvres de Quinten Massys sont rares1. Les premières en
date que nous connaissions sont le tableau d’autel La Légende de
sainte Anne, achevé en 1509 pour l’église de Saint-Pierre de Louvain
(actuellement au musée de Bruxelles), et le célèbre triptyque du
musée d’Anvers, qui fut peint la même année. Mais, en cette année
1509, Quinten Massys avait déjà quarante-deux ans. Or, Raphaël
acheva son œuvre à trente-sept ans, le Corrège en avait quarante
lorsqu’il mourut ; où sont donc les peintures de début de Quinten
Massys? Personne n’a encore réussi à découvrir un seul morceau
qui soit antérieur à 1509, et notre Madeleine ne l’est pas non plus.
11 faut plutôt la placer dans la période la plus active de sa maturité.

]. Encore plus rares que ne le pense fauteur bien connu de La Peinture
flamande, M. A.-J. Wauters ; car nous ne pouvons regarder comme œuvres de
cet artiste ni l'Eccc Homo, du Palais des Doges, à Venise, ni même les deux por-
traits d’homme et de femme qui se trouvent aux Offices, dans la salle des por-
traits d'artistes, et sont donnés pour son propre portrait et pour celui de sa
femme. Dans l'ouvrage de MM. Lafenestre et Riclitenberger, La Peinture en Europe,
Florence, ces tableaux sont aussi attribués à Quinten Massys, tandis qu’ils appar-
tiennent bien plus au Maître de la Mort de Marie.
 
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