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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 6
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Fierens-Gevaert, Hippolyte: Le château des Comtes de Gand
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0544

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LE CHATEAU DES COMTES DE GAND

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de son large donjon, un espace absolument libre, où l'on pouvait
manier, sans difficulté, les machines de guerre les plus encom-
brantes. La première ligne de défense se trouvait, de cette façon,
soutenue efficacement.

Passons maintenant aux dépendances du château, qui semblent
avoir une importance moins grande dans le système défensif. C'est
d'abord, adossée au donjon du côté est, et élevée sur une base de
larges pierres carrées, une colonnade ravissante, du plus pur roman,
divisée en quatre baies, s'ouvrant sur une galerie formant cloître,
Rien de plus pittoresque et de plus inattendu que le dessin de ce
charmant ouvrage, dont le caractère civil contraste avec l’aspect des
autres parties du manoir.

A quelque distance de
la façade ouest du donjon
s’élève une annexe, dont on
n'a pas pu définir exacte-
ment le rôle dans l’écono-
mie du château. Etait-ce
une salle d’armes ou une
chapelle centrale ? On ne
sait. La voûte est en arc de
cloître; les pendentifs re-
posent sur des culs-de-
lampe encastrés dans la muraille, et la retombée des arcs doubleaux
s’appuie sur deux piliers d'une belle ligne, mais dont les chapiteaux,
décorés de feuilles d'eau entablées, sont malheureusement très
ravagés. L’ensemble marque la transition entre les styles roman et
gothique.

Après avoir traversé la cour haute, il nous faut pénétrer dans
les spacieux souterrains qui s’étendent derrière le mur d'enceinte, à
l’entrée du château; mais ils sont d’aspect moins effrayant que les
dépendances de la chapelle. Us consistent en une série de petites
salles élégantes, où l’on est arrêté et charmé à chaque pas par quel-
que disposi lion architectonique ou par quelque détail de sculpture.
L’existence de ces souterrains donna naissance à de fantaisistes
légendes qui, aujourd’hui encore, hantent l’esprit des Gantois. C’est
delà que partait, croyait-on^ la galerie longue d’une lieue, qui pou-
vait, en cas de siège malheureux, conduire les comtes de Flandre
jusqu’à Mariakerke ou Tronchiennes. Un chroniqueur anonyme du
xvc siècle rapporte même qu’en 96b, les Gantois, assiégés par les rois

LE CHATEAU DES COMTES DE GA KD EN 1704
D’après le drapeau des Pymlers (portefaix).
 
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