D'A THANASE KlRCHERE.
Chrestiens de S.Thomas) & dans la-
quelle il donna Ibn iàng pour la deffen-
ce du Sauveur, & la consirmation de la
Loy. Les annales de Malabare nousas-
ieurent que Meliapor (qui est la capital-
lede cet Estat) 8c TSLarjingue ont esté les
Théâtres de les louffiances , & de Ion
Marthe ; quoyque quelques uns assèu-
rentque Calamine (qui'est une Ville iè-
paréederinde) ait eu cet avantage, 8c
cette gloire: & que d'autres soient de ce
sentiment que Saîamine de Chipre aitesté
empourprée de sbn pretieux sang, ne
prenant pas garde qu'ils confondent
Calamine avec Saîamine , & que c'est la
restemblance, ou pour mieux dire
la comformité 8c le raport qu'il y a
entre ces deux Villes, qui les ont sait*'
errer, comme vous le verres dans la
suitte.
Remarques encore, qu'il ny a point
d'autre Ville dans l'Inde qui porte le j
même nom pour le prelent, n'y qui l'ait ;
porté par le paslé, îèlon le raport des |
Chroniques de Malabar : 8c qu'il ny a que
Ja Calamine dont nous parlons, laquelle
estoit appellée par le passé Calurmme,<yai
est un mot composé, en langue Mala-
barique de Calur, 8c de Mina, qui veut
dire fupra Tctram, c'est à dire sur le pier-
re, il y a dans la Ville de Melupor un
certain lieu (qu'on croit élire l'endroit
où noslre S. Apostre a esté martirisé)
dans lequel on voit une pierre extraor-
dinairement grande,appellée en langue
Jj llcu du Malabarique Calur. Il faut donc sçavoir
que lorsque les fastes de Malabare disent
que S.Thomas est mort à Calurmïne^ ils
n'entendent pas parler d'aucune Ville
particulière : mais delà pierre Calur,
qui est proche de Meliapor, & sur laquel-
le nostie S. Apostre avoit accoustumé
de monter tous les jours pour y faire Ion
oraison, 8c laquelle enfin luy a lervi de
théâtre pour donner ion sang & sa vie,
comme soldat 8c defîènseur de J.Chr.
• * nom**
73
On n'a qu'a s'informer de qelqu'unde
ces Chrestiens qu'on appelle de S. Tho-
mas , ou est le lieu où ce Séraphin ai-
dant de zele & d'amour pour Ion Dieu,
a esté cruellement mis à mort • & ils re-
spondront à raesme temps que c'est à
Caluméieàt Meliapor • c'est à dire,sur la
pierre de Meliapor. C'est ce que m'a
raporté le P. Pierre Paul Godignus Por-
tuguais, homme digne de foy, & Re-
cteur du Collège de Cocin dans l'Inde,
lequel estant venu de ce pais là dans
cclîuy-cy, pour estre Procureur des af-
faires'deîa Province de Malabare, m'a
assuré de la vérité que j'elcris; sçavoir,
que les Àmïales des Malabares font Foy
de cecy : & que c'est un coiumun senti-
ment de tous les Fidelles qui sont dans
ces contrées, que Calurmine nest autre
choie que la pierre dont nous parlons.
La Croix mesme que le làng de cet A-
postre grava miraculeufement sur ecte
pierre en coulant au dessùs au temps
de sa mort 8c de lbn Martire ; est en-
core une preuve authentique de ce
que nous diibns. La bouche enfin d'un
nombre infiny de peuple qui l'aveuè,
8c qui la voit mesme tous les jours
à Meliapor dans l'Eglise de S. Thomas
(où l'on là consèrve avec soin, & avec
respet) pourroit encore convaincre les
incrédules, &les obstinés: puilque les
Chara&eres extraordinaires qu'on voit
à l'entour de cette Croix, & que Dieu,
& sa prov idance ont voulu y estre gra-
vés pour servir d'authentique, & de
preuve éternelle aux Chrestiens -y j'ay
creu qu'il ne sèroit pas mal à propos
d'en donner icy le tableau, 8c de satis-
faire le Curieux qui en voudroient a-
voir la veue : c'est pourquoy je l'ay mile
en suitte delà façon que je l'ay trouvée
dans l'Hifîoirc de S.XaVierduP.Jean
Lucene, avec les charaâeres ïïiisterieux
des Brachmanes. En voycy la fidelle
repreièntation.
K
Les
\
Chrestiens de S.Thomas) & dans la-
quelle il donna Ibn iàng pour la deffen-
ce du Sauveur, & la consirmation de la
Loy. Les annales de Malabare nousas-
ieurent que Meliapor (qui est la capital-
lede cet Estat) 8c TSLarjingue ont esté les
Théâtres de les louffiances , & de Ion
Marthe ; quoyque quelques uns assèu-
rentque Calamine (qui'est une Ville iè-
paréederinde) ait eu cet avantage, 8c
cette gloire: & que d'autres soient de ce
sentiment que Saîamine de Chipre aitesté
empourprée de sbn pretieux sang, ne
prenant pas garde qu'ils confondent
Calamine avec Saîamine , & que c'est la
restemblance, ou pour mieux dire
la comformité 8c le raport qu'il y a
entre ces deux Villes, qui les ont sait*'
errer, comme vous le verres dans la
suitte.
Remarques encore, qu'il ny a point
d'autre Ville dans l'Inde qui porte le j
même nom pour le prelent, n'y qui l'ait ;
porté par le paslé, îèlon le raport des |
Chroniques de Malabar : 8c qu'il ny a que
Ja Calamine dont nous parlons, laquelle
estoit appellée par le passé Calurmme,<yai
est un mot composé, en langue Mala-
barique de Calur, 8c de Mina, qui veut
dire fupra Tctram, c'est à dire sur le pier-
re, il y a dans la Ville de Melupor un
certain lieu (qu'on croit élire l'endroit
où noslre S. Apostre a esté martirisé)
dans lequel on voit une pierre extraor-
dinairement grande,appellée en langue
Jj llcu du Malabarique Calur. Il faut donc sçavoir
que lorsque les fastes de Malabare disent
que S.Thomas est mort à Calurmïne^ ils
n'entendent pas parler d'aucune Ville
particulière : mais delà pierre Calur,
qui est proche de Meliapor, & sur laquel-
le nostie S. Apostre avoit accoustumé
de monter tous les jours pour y faire Ion
oraison, 8c laquelle enfin luy a lervi de
théâtre pour donner ion sang & sa vie,
comme soldat 8c defîènseur de J.Chr.
• * nom**
73
On n'a qu'a s'informer de qelqu'unde
ces Chrestiens qu'on appelle de S. Tho-
mas , ou est le lieu où ce Séraphin ai-
dant de zele & d'amour pour Ion Dieu,
a esté cruellement mis à mort • & ils re-
spondront à raesme temps que c'est à
Caluméieàt Meliapor • c'est à dire,sur la
pierre de Meliapor. C'est ce que m'a
raporté le P. Pierre Paul Godignus Por-
tuguais, homme digne de foy, & Re-
cteur du Collège de Cocin dans l'Inde,
lequel estant venu de ce pais là dans
cclîuy-cy, pour estre Procureur des af-
faires'deîa Province de Malabare, m'a
assuré de la vérité que j'elcris; sçavoir,
que les Àmïales des Malabares font Foy
de cecy : & que c'est un coiumun senti-
ment de tous les Fidelles qui sont dans
ces contrées, que Calurmine nest autre
choie que la pierre dont nous parlons.
La Croix mesme que le làng de cet A-
postre grava miraculeufement sur ecte
pierre en coulant au dessùs au temps
de sa mort 8c de lbn Martire ; est en-
core une preuve authentique de ce
que nous diibns. La bouche enfin d'un
nombre infiny de peuple qui l'aveuè,
8c qui la voit mesme tous les jours
à Meliapor dans l'Eglise de S. Thomas
(où l'on là consèrve avec soin, & avec
respet) pourroit encore convaincre les
incrédules, &les obstinés: puilque les
Chara&eres extraordinaires qu'on voit
à l'entour de cette Croix, & que Dieu,
& sa prov idance ont voulu y estre gra-
vés pour servir d'authentique, & de
preuve éternelle aux Chrestiens -y j'ay
creu qu'il ne sèroit pas mal à propos
d'en donner icy le tableau, 8c de satis-
faire le Curieux qui en voudroient a-
voir la veue : c'est pourquoy je l'ay mile
en suitte delà façon que je l'ay trouvée
dans l'Hifîoirc de S.XaVierduP.Jean
Lucene, avec les charaâeres ïïiisterieux
des Brachmanes. En voycy la fidelle
repreièntation.
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