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Kircher, Athanasius; Alquié, François Savinien d' [Übers.]
La Chine d'Athanase Kirchere: illustrée de plusieurs monuments tant sacrés que profanes, et de quantité de recherchés de la nature & de l'art — Amsterdam, 1670

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https://doi.org/10.11588/diglit.9034#0232

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186 La Chine
ou Fo, c'esi a dire Sauveur, Ils le re-
prelèntent tout esclatant de lumière
pour mieux marquer ee qu'il est. Ils
le despeignent avec les mains cachées
pour donner à connoistre que c'esi: là
puissànce qui opère invisiblement tou-
tes choies dans le monde, & ils luy don-
nent une couronne de pierres precieu-
ses sur sa telle semblable à celle de nos
S S. pour donner plus de gloire, & de
majesté à sa personne. Il a à sa droite ce
célèbre Confutius que les Chinois ont mis
au nombre des Dieux, &àsa gauche
C. Lan^ii que cette mesrne nation ap-
pelle l'ancim'Philofose, & quelle honore
comme l'autheur de la Religion, &
comme une des principalles divinités :
parceque c'esi: luy qui a donné à connoi-
stre le grand maistre du Ciel, & le plus
grand de tous les Dieux à qui ondonne
le nom de Fe. Il y a quelques autres cé-
lèbres Philosofes qui sont au dessus de
ces trois Dieux que nous venons de
nommer, leiquels sont mis au rang des
autres, Se estimés dignes d'adoration ;
Vous les pouvés reconnoistre par la let-
tre D. Se par les livres qu'ils portent a-
vec eux. La lettre E. est mise sur un des
Dieux qui est le premier Capitaine Se le
General de l'armée Chinoise. On faint
que ce grand homme d'armes (qui a
deffèndu l'Estat & subjugué tout s Em-
pire à la Religion) est sorti, Se a esté en-
gendré d'une sseur. Les divinités du sé-
cond ordre sont marquées par le G. &
par l'H. & on leur a donné ces deux let-
tres pour les differentier entre elles, Se
pour faire voir qu'elles sont distindtes
en effet. Celles qui portent le G. pas-
sent pourestre les enfans de Mars, le-
quels ont subjugué toute la terre (à
leur sèntiment) les séconds sont bien de
la mesme race : mais ils n'ont pas eu les
mesmes occupations que les premiers ;
puisquils ne se sont attachés qu'a don-
ner les loix du combat, & à preserire
les maximes de la guerre. Enfin les
Dieux du troisiesme ordre qui sont au

Illustrée
bas de la planche, & qui panent enco-
re pour des Dieux, sont des esprits en
partie aquatiques Se en partie terre-
stres, ou vulcaniens, leiquels ont une
intendence generalle sur toutes lescho
ses sublunaires. Voyla la fldelîe deseri-
ption de tous les Dieux des Chinois ; en
quoy l'on deseouvre evidamment que
ce peuple n'a fait que suivre les erreurs
des Grecs, Se les resveries des Egiptiens :
Car dans la vérité que signifie ce pre-
mier Ordre des Dieux, Se ce Fe avec sès
collègues B. Se C, que Jupiter, JppoU
Ion, Se Mercure, Se que croyes vous que
signifient ceux du milieu, que Mars,
Se que fèacchus, Se que vous imaginés
vous que marquent ceux du bas ordre
Se du dernier rang comme l'I. L. Se l'M.
qui portent des visàges en ssammés Se
des faces de feu, si ce n'est des Nep-
tunes, Se des Vulcéns, que l'aveugle
Gentilité à faincl: estre, le premier, le
Souverain dujfeu sousterrain, Se le sé-
cond le Maistre, de la mer & de l'eau ;
puisque nous voyons en effet que les
Chinois appellent ces Dieux les ejprits
de la mer, des montagnes, & du feu. On
diroit que GG. qui est le Dieu Mars
menace Neptune, SeVulcain & leur dé-
clare la guerre, donnant à connoistre
par la, qu'ils suivent les sentimens des
Egiptiens & des Grecs, qui ont represen-
té le combat des éléments par unefem-
blable fi&ion. Quoyque toutes ces res-
veries soient plaines de faussètés, Se
quoyque celle-cy conviene fort peu a-
vec les fables des Grecs ; si est-ce pour-
tant que les Chinois n'ont pas resté de
representer leur Fe sous la forme, Se
la figure d'un Dragon volant, qu'ils
appellent l'esprit de l'air, & des mon-
tagnes , lequel est couvert d'un bou-
clier de tortue (sélon que leur ont ap-
pris leurs <Bragmanes). Ils se persuadent
encore que le monde ne subsiste, Se
n'est asfermi que par ce Serpent, Se ce
Dragon qu'ils estimentestre sorty d'u-
ne tortue (comme nous dirons en-
suitte)
 
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