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Kircher, Athanasius; Alquié, François Savinien d' [Übers.]
La Chine d'Athanase Kirchere: illustrée de plusieurs monuments tant sacrés que profanes, et de quantité de recherchés de la nature & de l'art — Amsterdam, 1670

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https://doi.org/10.11588/diglit.9034#0263

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é

D'A THANASE KlRCHERE.

21?

par une infinité de superstitions, &
d'erreurs.
J ay dit que les autres Paradis a-
voient des délices conformes à la qua-
lité de la liqueur qui les constituc, Se
qu'il n'en estoit pas de mesme du pre-
mier ; pareeque sélon leur sentiment,
comme le souverain bonheur d'une a-
me bienheureuse consiste a n'estre qu'u-
ne avecson Dieu, & a venir dans cette
metamorphose agréable par un meslan-
ge harmonieux qu'on puine dire,elle est

de soustenir cette lourde ma sie de l'u-
nivers, n'y de porter elle seule le glo-
be terrestre, on îuy donna pour se- La Fable,
cours huit elcphans pour pouvoir Ap-
porter plus facilement une si extrême
pcsantcur,& un si grand fardeau: & par-
eeque tous ces animaux ne pouvoient
pas soustenir tout ce que je viens de di- .
re sàns un appuy, ils ont feint & sc sont
imaginés cette resverie ; sçavoir de leur *
donner pour fondement l'escaille d u-
ne grande Tortue de Mer, sur laquelle

une mesme chose avec la divinité ; ausîl j ils se soustienement, & laquelle enfin
(disent-ils) il faut advoùer que ce pre- nageant sur toute sorte de mers, s'up-
mier lieu de délices n'a pas besoin de J porte , &sert de marche pied à tous ces

tous ces secours étrangers Se sensibles,
ny de matière pour resjoùir les bien-
heureux : pareequ'ily a quelque chose
de plus noble & de plus relevé que ces
sortes de divertisTements : en quoy nous

monstres dont nous venons de parler.
Les autres sont dans des sentiments
différents pour le monde & touchant
sbn origine, îesquels sàns doute ne se-
ront pas moins agréables à cause de
voyons qu'ils tombent dans les sènti-j leurs ridiculités que les premiers. Voy-
ments des Grecs, qu'ils admettent leur cy leurs oppinions. Us feignent donc Les»wA-
$eo(jLdç<pQ<nç, & qu'enfin ils suivent que l'areigne est la première cause, & "oy'ent
pas à pas la doctrine , & les maximes
& que la production de tout cet uni- c

des Egiptiens, qu'oyqu'à la vérité ils
l'ayent à desmy corrompue, pour ne di-
re pas presqu entièrement perdue par
une infinité de superstitions & d'er-
reurs qu'ils ont mésié dans leur croyan-
jVt£sc ce. Je remarque que tout cela n est
SUÉ Pas ^ort ^^erent ^e ^ ^fjLoç<pa(m
des Egiptiens, dont j'ay desja traitté dans
mon Oedipe, n'y de la foy des Sarrasins
Se des Mahomet ans, Iesquels ne traittent
si sbuvant de quoy que ce sbit dans
leur Cabale, que de ces sept sortes de
mondes, Se de plaisirs de cette nature,
qu'ils enferment en abondance, a leur
avis.
Au reste, vous devés sçavoir que les
t**^"* Sarrasins disent dans leur Cabale,que le
k's^de monde est establi & affermi sur la corne
Jj des'1" d'un Bœuf;les Brachmanes en disent tout
y*'»*- autant du serpent à mille testes que les
Grecs appellent tfcïkicLKîtycLKtà} avec
cette différence pourtant, qu'ils disent
que ce Serpent, ou cet hydre imagi-
naire , n'estant pas suffisante ny capable

«es

vers n est rien qu'une silure de cet in- monde™
se&e, lequel a filé sês entrailles Se sbn
ventre ; en sorte qu'il a premièrement
produit les éléments y en sécond lieu
les globes celestes : que c'est cette bel-
le beste qui gouverne tout par sà sà-
gesîè &sàprovidance, &que c'est elle
enfin qui dirige toutes chosès par sbn
pouvoir & sa conduitte : ce qui doic
durer jusques à la fin des siecles, laquel-
le n'arrivera jamais ( sélon leur senti-
ment) que quand ce insecte venimeux
retirera dans sbn ventre, & remettra
dans sbn corps tous les filets qu'il ena-
voit sbrti ;car pourlors tout sera destruit.
Se le monde ne subsistera plus que dans
le ventre d'une areigne. J'ay mis icy
toutes ces sottes rcsveries ; asin que
ceux qui ne sont pas dans ces erreurs
(voyant l'aveuglement de ces peuples)
conçoivent un sentiment de reconnoiè
sance envers Dieu qui les a retirés de
toutes ces resveries, & afin de lesobli-
Dd 3 pCr
 
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