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https://doi.org/10.11588/diglit.9034#0374
Touchant la C hin
E4
U7
qui est située du costé du Grec-orient,
laquelle servoit autrefois de bornes
du costé de la Tartane, & qui main-
tenant en est separée par cette célè-
bre muraille qu'on y a faite ; desorte
que si on fait 100 lieues géométri-
ques du costé du Septentrion on trou*
vera facilîement la latitude de 56 de-
grés, comme nous avonsdesjadit*
Seconde Question.
Sçavoir 1. combien ejl longue la fameuje muraille delà Chine*
1. Si elle sejlend jusques à la mer Orientais. 5. Combien die s'avance en
terre ferme, & fi elle biaife enfin du costé du midj.
~W E responds pour ce qui est de la
première demande, que cette gran-
J de muraille comprend (sélon le
commun sentiment des Chinois) plus
de 400 lieues géométriques dépuis
un bout jusques à l'autre ; il est vray
qu'elle souffre de temps en temps des
grandes interruptions, à cause des in-
accessibles montagnes qui en inter-
rompent la continuation. Pour ce qui
est de la 2. je dis que la mesme mu-
raille va jusques à la mer Orientale
qui se rencontre dans la Province de
Leâo , & qu'elle borne le Royaume
de Caoli ou Corée, qui est une peninsu-
le,& non pas une Isse, comme on nous
le veut fasfuement faire accroire dans
les Mappes Geografiques qu'on fait,
d'autant qu'on a basti une ville extrê-
mement forte dans cette mesme mu-
raille, qui appartient aux Chinois, où
abordent tous les marchands de Co-
ream avec toutes leurs marchandises,
sur tout cette prodigieusè quantité de
papié de loye dont les habitans de la
Chine fe servent pour mettre aux fe-
nettres : ces mesmes marchands, disje,
ont beaucoup de peine, après avoir re-
lié icy un an entier, d'entrer dans le
cœur de l'Estat, encore faut-il qu'ils
ibient contés quand ils ont la permis
sion d'y venir. Je responds à la 3. in-
terrogation que cette mesme murail-
le sert de bornes à 4. provinces de cet
Estat, du costé du Septentrion, sça-
voir a Leao Tum, à Tecbelt, à Xan s),
& à Xénsy dont la dernière est si gran-
de , qu'il faut 40 jours pour la pou-
voir parcourir ; aussi est-elle une des
plus grandes de tout l'Empire Chi-
nois principallement du costé qui re-
garde l'occident. 11 y a une ville dans
cette dernière Province qu'on appelle
Socheu } laquelle est tout au prés des
murailles, & où se rendent toutes les
caravanes des marchands qui sont a£
sés fréquentes, & qui viennent de Ha'
melin ou de Camul, dernière ville du
Royaume de Turfon (qu'on dit avoir
esté autrefois une dépendence de ce-
luy de Sarmachandre ou dUsbeck) distan-
te de douze journées de chemin de la
mesme ville de Socheu, si nous en cro-
yons les marchands d'Usheck qui l'anTi-
rent ainsy : ce chemin ne peut estre
que très-incommode ; puisqu'il faut
passer à travers les sables & les deserts
de la Tartarie. La famuse muraille
dont nous parlons, commence icy à se*
stendre vers la midy, & va un peu en
biaisant vers le couchant pandant 23
jours de chemin, jusques à ce qu'elle
est arrivée enfin à la ville de Sjnîm,
qui est maintenant fort célèbre à cause
de son grand commerce, & dont la si-
tuation (sélon que je l'ay obscrvé plu-
sieur fois) est au 36. degré 20 minu-
tes. Cette ville où j'ay sèjourné pan-
dant 14 jours, se voit enfermée par les
murailles dont nous parlons, lesqueî*
les se divisent un peu au delà, à cause
d'une hante montagne qui en inter-
Rr 3 rempÉ
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qui est située du costé du Grec-orient,
laquelle servoit autrefois de bornes
du costé de la Tartane, & qui main-
tenant en est separée par cette célè-
bre muraille qu'on y a faite ; desorte
que si on fait 100 lieues géométri-
ques du costé du Septentrion on trou*
vera facilîement la latitude de 56 de-
grés, comme nous avonsdesjadit*
Seconde Question.
Sçavoir 1. combien ejl longue la fameuje muraille delà Chine*
1. Si elle sejlend jusques à la mer Orientais. 5. Combien die s'avance en
terre ferme, & fi elle biaife enfin du costé du midj.
~W E responds pour ce qui est de la
première demande, que cette gran-
J de muraille comprend (sélon le
commun sentiment des Chinois) plus
de 400 lieues géométriques dépuis
un bout jusques à l'autre ; il est vray
qu'elle souffre de temps en temps des
grandes interruptions, à cause des in-
accessibles montagnes qui en inter-
rompent la continuation. Pour ce qui
est de la 2. je dis que la mesme mu-
raille va jusques à la mer Orientale
qui se rencontre dans la Province de
Leâo , & qu'elle borne le Royaume
de Caoli ou Corée, qui est une peninsu-
le,& non pas une Isse, comme on nous
le veut fasfuement faire accroire dans
les Mappes Geografiques qu'on fait,
d'autant qu'on a basti une ville extrê-
mement forte dans cette mesme mu-
raille, qui appartient aux Chinois, où
abordent tous les marchands de Co-
ream avec toutes leurs marchandises,
sur tout cette prodigieusè quantité de
papié de loye dont les habitans de la
Chine fe servent pour mettre aux fe-
nettres : ces mesmes marchands, disje,
ont beaucoup de peine, après avoir re-
lié icy un an entier, d'entrer dans le
cœur de l'Estat, encore faut-il qu'ils
ibient contés quand ils ont la permis
sion d'y venir. Je responds à la 3. in-
terrogation que cette mesme murail-
le sert de bornes à 4. provinces de cet
Estat, du costé du Septentrion, sça-
voir a Leao Tum, à Tecbelt, à Xan s),
& à Xénsy dont la dernière est si gran-
de , qu'il faut 40 jours pour la pou-
voir parcourir ; aussi est-elle une des
plus grandes de tout l'Empire Chi-
nois principallement du costé qui re-
garde l'occident. 11 y a une ville dans
cette dernière Province qu'on appelle
Socheu } laquelle est tout au prés des
murailles, & où se rendent toutes les
caravanes des marchands qui sont a£
sés fréquentes, & qui viennent de Ha'
melin ou de Camul, dernière ville du
Royaume de Turfon (qu'on dit avoir
esté autrefois une dépendence de ce-
luy de Sarmachandre ou dUsbeck) distan-
te de douze journées de chemin de la
mesme ville de Socheu, si nous en cro-
yons les marchands d'Usheck qui l'anTi-
rent ainsy : ce chemin ne peut estre
que très-incommode ; puisqu'il faut
passer à travers les sables & les deserts
de la Tartarie. La famuse muraille
dont nous parlons, commence icy à se*
stendre vers la midy, & va un peu en
biaisant vers le couchant pandant 23
jours de chemin, jusques à ce qu'elle
est arrivée enfin à la ville de Sjnîm,
qui est maintenant fort célèbre à cause
de son grand commerce, & dont la si-
tuation (sélon que je l'ay obscrvé plu-
sieur fois) est au 36. degré 20 minu-
tes. Cette ville où j'ay sèjourné pan-
dant 14 jours, se voit enfermée par les
murailles dont nous parlons, lesqueî*
les se divisent un peu au delà, à cause
d'une hante montagne qui en inter-
Rr 3 rempÉ