Lafond. La maison de Greco ä Tolede
173
Que ce dernier portrait figurät ou non dans la maison toledane, peu importe.
Elle regorgeait d'ceuvres du maitre et renfermait plus de deux cents de ses toiles. Nous
en avons pour garant le peintre aragonais Jusepe Martinez qui ecrit moins d'un
demi siede apres la mort du Greco que «s'il gagnait beaucoup d'argent, il le depensait
ä mesure et qu'ä son deces, il ne laissa pour toute richesse, que deux cents tableaux
ebauches.» Quels plus precieux tresors aurait-il pu laisser? Comment lui reprocher
ses depenses? Regardait-il ä l'argent quand glorieusement hospitalier, il conviait
l'aristocratie castillanne ä de somptueuses fetes, initiant ces rüdes et imperieux gentils-
hommes aux douces manieres venitiennes, leur offrant de delicats et plantureux festins,
pendant lesquels de nombreux musiciens donnaient des concerts?
Dans le centre de Tolede, par d'etroites et sombres ruelles, au debouche de passages
voütes, on rencontre une petite place solitaire bordee, de trois cotes, par d'antiques
maisons aux portes et aux fenetres verrouillees et du quatrieme, par la haute et rigide
fa^ade d'un couvent rebarbatif. C'est le monastere des religieuses de Sto Domingo el
Antiguo, que le Greco decora ä son arrivee dans la eite imperiale, vers 1576. Quand
il mourut, pres de quarante ans plus tard, en 1614, il y fut inhume. Il avait pres de
soixante-dix ans, plus exactement entre soixante-six ou soixante-sept ans, puisqu'il
semble avoir vu le jour en 1547 ou 1548.
L'eglise de Sto Domingo el Antiguo, froide et nue, d'ordre ionique, au maitre-
autel ä deux corps, de style corinthien sur lequel il pla^a sa celebre Assomption, passe
pour avoir ete executee d'apres ses dessins, tout au moins sa decoration interieure.
N'est-il pas naturel que ses restes aient trouve asile dans cet edifice qui est en
partie son oeuvre?
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Que ce dernier portrait figurät ou non dans la maison toledane, peu importe.
Elle regorgeait d'ceuvres du maitre et renfermait plus de deux cents de ses toiles. Nous
en avons pour garant le peintre aragonais Jusepe Martinez qui ecrit moins d'un
demi siede apres la mort du Greco que «s'il gagnait beaucoup d'argent, il le depensait
ä mesure et qu'ä son deces, il ne laissa pour toute richesse, que deux cents tableaux
ebauches.» Quels plus precieux tresors aurait-il pu laisser? Comment lui reprocher
ses depenses? Regardait-il ä l'argent quand glorieusement hospitalier, il conviait
l'aristocratie castillanne ä de somptueuses fetes, initiant ces rüdes et imperieux gentils-
hommes aux douces manieres venitiennes, leur offrant de delicats et plantureux festins,
pendant lesquels de nombreux musiciens donnaient des concerts?
Dans le centre de Tolede, par d'etroites et sombres ruelles, au debouche de passages
voütes, on rencontre une petite place solitaire bordee, de trois cotes, par d'antiques
maisons aux portes et aux fenetres verrouillees et du quatrieme, par la haute et rigide
fa^ade d'un couvent rebarbatif. C'est le monastere des religieuses de Sto Domingo el
Antiguo, que le Greco decora ä son arrivee dans la eite imperiale, vers 1576. Quand
il mourut, pres de quarante ans plus tard, en 1614, il y fut inhume. Il avait pres de
soixante-dix ans, plus exactement entre soixante-six ou soixante-sept ans, puisqu'il
semble avoir vu le jour en 1547 ou 1548.
L'eglise de Sto Domingo el Antiguo, froide et nue, d'ordre ionique, au maitre-
autel ä deux corps, de style corinthien sur lequel il pla^a sa celebre Assomption, passe
pour avoir ete executee d'apres ses dessins, tout au moins sa decoration interieure.
N'est-il pas naturel que ses restes aient trouve asile dans cet edifice qui est en
partie son oeuvre?