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Monatshefte für Kunstwissenschaft — 1. Halbband, Heft 1 - 6.1908

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Heft 3
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Lafond, Paul: La maison du Greco à Tolède
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https://doi.org/10.11588/diglit.70400#0173

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Lafond. La maison du Greco ä Tolede

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finesse, aux enchevetrements d'une rare delicatesse. Sur les murailles, il a fait nettoyer et
remettre ä jour de curieux revetements de faience aux dessins les plus riches et les plus
capricieux.
D'immenses caves voütees, aux murs d'une epaisseur enorme, destinees sans doute
ä cacher les tresors de Samuel Levy, s'etendent de tous cötes sous l'edifice et sous
ses dependances.
Le Greco a passe la plus grande partie de son existence dans cette demeure
qu'il ne quitta guere; des petites fenetres grillees de son unique etage regardant le
Tage, d'oü la vue

s'etend sur la Cam-
pagne environ-
nante et la sierra
voisine, il a etudie le
fleuve tumultueux,
ces terrains maigres
parsemes de rares
touffes de thym, ces
dechirures de rocs,
ces sentiers etroits
devalant entre les
pierrailles, ces crou-
pes de montagnes
sauvages et som-
bres plantees d'oli-
viers et de chenes
liege qui servent
de fond ä ses com-
positions les plus
dramatiques et les
plus contrastees.
Dans un autre
quartier de Tolede,

sur une plaque de
marbre encastree
sur une ancienne
auberge, on lit:
«C'est icil'hotellerie
du Sevillan, c'est
ici que Cervantes
ecrivit sa fameuse
nouvelle: l'Illustre
ecureuse.» Eh!
bien, sur les murs
de la maison si
heureusement re-
trouvee par el sefior
Cossio, si artisti-
quement restauree
par le marquis de
la Vega Inclan,
ne faudrait-il pas
egalement apposer
une plaque de
meme espece et y
graver: «C'est ici
que vecut et mourut


Cour interieure de la maison du Greco ä Tolede

Domenikos Theotokopuli, c'est ici qu'il peignit la plupart de ses immortels diefs
d'ceuvre.»
Combien il serait interessant de pouvoir retablir la maison du Greco teile qu'elle
etait de son vivant! reconstituer — helas! c'est impossible — la piece remplie des
maquettes en terre de ses ouvrages de sculpture ainsi que la chambre oü se trouvaient
les esquisses de tous les tableaux, qu'il montra, en 1611, ä Pacheco, le beau pere de
Velazquez; d'accrocher de nouveau sur les murailles de ce logis, les portraits et
tableaux, qu'il y avait places lui meme.
De ceux-ci, nous connaissons un certain nombre. D'abord une toile retrouvee
par le marquis de la Vega Inclan, il y a quatre ou cinq ans, aux environs de Cor-
 
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