Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Monatshefte für Kunstwissenschaft — 1. Halbband, Heft 1 - 6.1908

DOI Heft:
Heft 4
DOI Artikel:
Réau, L.: L'art allemand dans les Musées français
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.70400#0267

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Reau. L'art allemand dans les Musees frangais

259

exposee sans inconvenient. Ce plateau de table est l'ceuvre charmante d'un des petits
maitres qui continuent avec le plus d'originalite la tradition de Dürer; et c'est en outre
un tresor d'une insigne rarete puisque c'est la seule peinture ä l'huile qu'on connaisse
de lui. Hans Sebald Beham n'a guere execute comme son frere Bartel que des
gravures qui sont d'ailleurs remarquables par l'observation realiste, le sens de l'humour,
la finesse de l'execution.
Apres avoir ete banni par le Conseil de la ville de Nuremberg ä cause de ses
opinions subversives et de son atheisme notoire, Hans Sebald s'etait refugie ä Mayence
aupres du Cardinal Albert de Brandebourg, veritable Mecene de l'art allemand qui faisait
travailler pour lui Dürer, Grünewald et Cranach. Comme l'empereur Maximilien, le
cardinal s'etait fait faire un magnifique Livre d'heures qui se trouve aujourd'hui ä la
Bibliotheque d'Aschaffenbourg: il le fit enluminer par Hans Sebald et, satisfait sans
doute de ces miniatures, il chargea le meme artiste de decorer une table, qui fut pillee
plus tard par les armees fran^aises pendant la guerre du Palatinat: c'est de cette facon
qu'elle est passee dans les collections du Louvre.
Ce plateau de table est partage par des diagonales en quatre champs triangu-
laires qui representent des scenes tirees de l'histoire de David: le retour de David vic-
torieux ä Jerusalem, le bain de Bethsabee, la mort d'Uri, son epoux, au siege de
Rabbatth et les reproches du prohete Nathan. Un cartouche encadrant une inscription
latine est place au-dessous de chaque sujet. La scene qui represente Bethsabee au
bain tandis que le vieux roi libidineux l'epie du haut d'un balcon est traitee en parti-
culier avec beaucoup du verve. A nos yeux se deploie la magnifique architecture d'un
palais Renaissance; le cardinal Albert qui s'appuie ä la margelle du bassin regarde
familierement Bethsabee qui est le portrait de sa maitresse Magdalena Rüdinger. L'artiste
lui meme s'est represente dans un coin du tableau, un compas ä la main. Le coloris
de ces petites compositions bibliques, traitees comme des scenes de mceurs, est d'un
beau ton diaud et dore.1)
En dehors du Louvre, les musees parisiens ne possedent presque rien des Ecoles
de peinture allemandes. Notons cependant que le legs Rotschild a enrichi recemment
le Musee de Cluny d'un fragment de retable attribue ä M. Wolgemut et qui
appartient plus probablement ä l'Ecole souabe. Ce Musee possede en outre deux
panneaux du Maitre de S' Severin ou de son ecole qui proviennent de la crypte
de l'eglise St Severin de Cologne. Ce sont des scenes de la vie de Ste Ursule: la
demande en mariage et le depart de la sainte.2) Ces deux tableaux, analogues
ä ceux du Musee de Bonn et du Musee de Cologne sont des ceuvres d'atelier qui
presentent plus d'interet au point de vue iconographique qu'au point de vue artistique.
Parmi les collections particulieres, il faut signaler la collection Dollfus qui possede,
entre autres specimens de l'Ecole allemande, un grand tableau d'autel du maitre colo-

9 Cf. Rosenberg: Sebald und Bartel Beham: Zwei Maler der deutschen Renaissance.
Leipzig. 1875.

2) Cf. Delpy: Die Legende von der heiligen Ursula. Köln. 1901.
 
Annotationen