DES PIERRES GRÀVÉES.
LE DIEU MOIS.
L E s Ântîquaires sônt convenus de donner le nom de Dieu Lunus
à une figure de jeune-homme, représentée sur les médailles avec
difFérens Attributs, dont les principaux sont le bonnet Phrygien ÔC
ie CroisTant; mais il s5en faut bien que les Antiquaires ayent définî
d’une manière satisfaisante cette prétendue Divinité. Leurs discus-
sions au contraire n'ont enfanté que des doutes ou des assertions ri-
dicules. La plupart ont cru sur la foi de Spartien que ie Dieu Lunus
n’étoit autre chose que la Lune même. Cet Historien nous dit dans
la vie de Caracalla que les habitans de la viüe de Carrhes croyoient,
d'après une ancienne tradition, que ceux qui regardoient la Lune
comme une Divinité femelle étoient Je- jouet des femmes, ôt que
•ceux au contraire qui Fhonoroient comme une Divinité mâle triorm
phoient des charmes ôc des artifices du sexe , idées puériles ôc
Lien dignes de ia superstition grostière qui regnoit au temps où
Spartien écrivoit. Nous n’ignorons pas qu’on a quelquefois donné
les deux sexes à la Divinité, mais il ne seroit pas raisonnable de
faire ici l’application de cette dodrine qui d’ailleurs fut celle des
Orientaux plutôt que celle des Grecs.
Le înot Lnnus ttc trouve que dans Spartien, ôc cet Historlen
cité une fois, a dû l’être miile ; telle est la marche des Philologues
Ôt des Commentateurs, ôt c’est ainsi qu’à force de transcrire Ôt de
répéter sans examen ôt sans critique on parvient à consacrer les plus
insignes erreurs. Pour échapper à celle que nous combattons ici,
il suffit d’examiner les Monumens ôt de consuiter les Auteurs qui
peuvent servir à les expliquer.
Le bonnet Phrygien fait asfez connoître que îa Divinité dont il
s’agit tire son origine de Phrygie ; Ôt la multitude de médailles de
cette province ôc des pays voisins, dontle type est celui d’un jeune-
homme avec le Croistant Ôt le b'onnet Phrygien, ne laisie sur ceîa
aucun doute. Non seulement les médailles nous apprennent que
cette Divinité tire son origine de Phrygie , mais il y en a même
sur lesqueües son nom est écrit. Haym en a pubîié une de ia
Tome 1. , X
LE DIEU MOIS.
L E s Ântîquaires sônt convenus de donner le nom de Dieu Lunus
à une figure de jeune-homme, représentée sur les médailles avec
difFérens Attributs, dont les principaux sont le bonnet Phrygien ÔC
ie CroisTant; mais il s5en faut bien que les Antiquaires ayent définî
d’une manière satisfaisante cette prétendue Divinité. Leurs discus-
sions au contraire n'ont enfanté que des doutes ou des assertions ri-
dicules. La plupart ont cru sur la foi de Spartien que ie Dieu Lunus
n’étoit autre chose que la Lune même. Cet Historien nous dit dans
la vie de Caracalla que les habitans de la viüe de Carrhes croyoient,
d'après une ancienne tradition, que ceux qui regardoient la Lune
comme une Divinité femelle étoient Je- jouet des femmes, ôt que
•ceux au contraire qui Fhonoroient comme une Divinité mâle triorm
phoient des charmes ôc des artifices du sexe , idées puériles ôc
Lien dignes de ia superstition grostière qui regnoit au temps où
Spartien écrivoit. Nous n’ignorons pas qu’on a quelquefois donné
les deux sexes à la Divinité, mais il ne seroit pas raisonnable de
faire ici l’application de cette dodrine qui d’ailleurs fut celle des
Orientaux plutôt que celle des Grecs.
Le înot Lnnus ttc trouve que dans Spartien, ôc cet Historlen
cité une fois, a dû l’être miile ; telle est la marche des Philologues
Ôt des Commentateurs, ôt c’est ainsi qu’à force de transcrire Ôt de
répéter sans examen ôt sans critique on parvient à consacrer les plus
insignes erreurs. Pour échapper à celle que nous combattons ici,
il suffit d’examiner les Monumens ôt de consuiter les Auteurs qui
peuvent servir à les expliquer.
Le bonnet Phrygien fait asfez connoître que îa Divinité dont il
s’agit tire son origine de Phrygie ; Ôt la multitude de médailles de
cette province ôc des pays voisins, dontle type est celui d’un jeune-
homme avec le Croistant Ôt le b'onnet Phrygien, ne laisie sur ceîa
aucun doute. Non seulement les médailles nous apprennent que
cette Divinité tire son origine de Phrygie , mais il y en a même
sur lesqueües son nom est écrit. Haym en a pubîié une de ia
Tome 1. , X