DES PIERRES GRAVÉES.
6ï
M I N E R V E, Camee.
Xi A Déesse des Arts & de la Guerre, la Protedlrice d’Athènes,
la Divinité tutélaire de tant d’autres vilies , dont le culte s’établit
dans toute la Grèce & dans Fïtalie dut naturellement être repré-
sentée sur un grand nornbre de médailies & de Monumens publics
de toute espèce. Mais rien ne prouve mieux la vénération qu’on
avoit en particulier pour elle que la multitude des pierres antiques,
sur lesquelles son buste est gravé. Les Antiquaires en ont publié
quelques-unes ; & dans Pouvrage du Baron de Stosch, ( i ) on en
voit deux avec les noms de Graveurs différens ; la plus belle ôc
la plus richement ornée est celle qui porte le nom d'Aspafius. ( 2 )
Nous ne ferons point ici sénumération des différentes formes & des
divers ornemens des casques de Minerve ; il nous suffira de dire
que les anciens casques des guerriers, à en juger par les descrip-
tions qu'en fait Homère,, étoient surmontés d’un panache formé de
longues queues de cheval, dont les crins étoient hérissés ; ensuite
pour les rendre encore plus propres à inspirer la terreur on y ajouta
des figures de lion, de dragon, &c. mais bientôt ces objets d’effroi
disparurent dans les ornemens dont iis furent enrichis, & le casque
devint une superbe parure. Aussi voit-on quelquefois Minerve avec
des casques de la plus grande magnificence ; c’est peut-être ce qui
Ta fait surnommer dans Aristophane (3) Kpuo-oAocp»; Hornère (4)
îui en donne un d’or ombragé de quatre panaches & suffisant pour
couvrir les nombreux bataiilons d’une armée. Celui avec lequel
elle paroit ici est véritablement un casque de guerre, tel par exemple,
que celui qu’elle prit lorsqu’eile chercha à se dérober aux re-
gards de Mars. ( 5 ) Si dans cet état elie inspire la terreur, c’est
(1) Pierr. Antiq. Grav. pl. X & XHL
(2) Ibid. planch. XIII.
(3) Lysistrat. v. 344.
(4) Iliad. s. 743.
(5) Avv’ a'Aïsot avvhv , yn suv ’i'soi oCpiy.cç ,rApnç.
Iliad. e. 845*.
Sur ce casque de Pluton, Crci galea , que quelques - uns ont pris au sens figuré
pour un nuage dont la Déelî'e s’enveloppoit, & d’autres, comme Eustathe, pour un
casque très-noir, on peut voir le Scholiaste d'Apolloniiu de Rhodes, livre 4. sur ce veis;
Topyovoç cc.priroy.ov KeqciAriv fiaFiKm KoyiZav.
Tome L Q
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M I N E R V E, Camee.
Xi A Déesse des Arts & de la Guerre, la Protedlrice d’Athènes,
la Divinité tutélaire de tant d’autres vilies , dont le culte s’établit
dans toute la Grèce & dans Fïtalie dut naturellement être repré-
sentée sur un grand nornbre de médailies & de Monumens publics
de toute espèce. Mais rien ne prouve mieux la vénération qu’on
avoit en particulier pour elle que la multitude des pierres antiques,
sur lesquelles son buste est gravé. Les Antiquaires en ont publié
quelques-unes ; & dans Pouvrage du Baron de Stosch, ( i ) on en
voit deux avec les noms de Graveurs différens ; la plus belle ôc
la plus richement ornée est celle qui porte le nom d'Aspafius. ( 2 )
Nous ne ferons point ici sénumération des différentes formes & des
divers ornemens des casques de Minerve ; il nous suffira de dire
que les anciens casques des guerriers, à en juger par les descrip-
tions qu'en fait Homère,, étoient surmontés d’un panache formé de
longues queues de cheval, dont les crins étoient hérissés ; ensuite
pour les rendre encore plus propres à inspirer la terreur on y ajouta
des figures de lion, de dragon, &c. mais bientôt ces objets d’effroi
disparurent dans les ornemens dont iis furent enrichis, & le casque
devint une superbe parure. Aussi voit-on quelquefois Minerve avec
des casques de la plus grande magnificence ; c’est peut-être ce qui
Ta fait surnommer dans Aristophane (3) Kpuo-oAocp»; Hornère (4)
îui en donne un d’or ombragé de quatre panaches & suffisant pour
couvrir les nombreux bataiilons d’une armée. Celui avec lequel
elle paroit ici est véritablement un casque de guerre, tel par exemple,
que celui qu’elle prit lorsqu’eile chercha à se dérober aux re-
gards de Mars. ( 5 ) Si dans cet état elie inspire la terreur, c’est
(1) Pierr. Antiq. Grav. pl. X & XHL
(2) Ibid. planch. XIII.
(3) Lysistrat. v. 344.
(4) Iliad. s. 743.
(5) Avv’ a'Aïsot avvhv , yn suv ’i'soi oCpiy.cç ,rApnç.
Iliad. e. 845*.
Sur ce casque de Pluton, Crci galea , que quelques - uns ont pris au sens figuré
pour un nuage dont la Déelî'e s’enveloppoit, & d’autres, comme Eustathe, pour un
casque très-noir, on peut voir le Scholiaste d'Apolloniiu de Rhodes, livre 4. sur ce veis;
Topyovoç cc.priroy.ov KeqciAriv fiaFiKm KoyiZav.
Tome L Q