DES PIERRES GRAVÉES.
PROSERPÏNE, '
Plusieurs Antiquaires (i) ont cru que les têtes sembîables à
celle-ci représentoient la Nymphe Aréthuse. Ils ont été sans doute
trompés par les roseaux dont ils ont jugé que ses cheveux étoient
ceints ; d’ailleurs comme on voit souvent des têtes pareilles sur des
médailles de la ville de Syracuse près de laquelle étoit la fontaine Aré-
thuse , ils en auront conclu que la tête représentée sur ces médailles
devoit être ceiie de la Nymphe qui avoit donné son- nom à cette fon-
taine.Mais ils auroient dû considérer que la Nymphe Aréthuse, quoi-
que célébre en Sicile par ies amours d*Alphée& par Findication qu’elle
donna à Cérès de Tenlèvement de Proserpine , n’étoit cependant
qu’une Divinité subaiterne en comparaison de Cérès & de Proserpine,
lesqueües étoient honorées l’une & l’autre non-seulement àSyracuse,
mais encore dans toute la Sicile ? oii le cuke de la seconde étoit uni-
verseilement étabii. ( 2 ) On devoit donc supposer que la tête si
souvent répétée sur les médailles de ce pays étoit celle de la Di-
vinité tutéiaire & principale , plutôt que celle de la Nymphe Aré-
thuse, d’autant que la même tête se trouve sur plusieurs médailles
frappées dans des pays ou il ne pouvoit être question de cette
Nymphe.
Toutes les médailles de Sicile & principalement ceîles de Syra-
cuse, sur lesquelles on voit la tête dont nous parlons, peuvent être
proposées comme des exemples du style Grec le plus subiime ;
style désespérant, inaccesiible, comme ii n’est que trop prouvé par
les copies qu’on a tenté d’en faire dans des temps postérieurs. II
y a dans ie Cabinet du Roi une pierre qu’on a publiée sous le
nom d’Aréthuse , ( 3 ) mais elie est bien inférieure au travaii des
(1) Ottho Sperling. apud Polen. Ântiq. Tom. IV. p. 201.
Beger, Thes. è Thes! Palat. seleèt. p. z6o.
Henric. Spoor Antiq. Græc. & Rom. p. 27.
(2) Vidijli Siculœ rcgna Proferpinœ ?
Senec. Hercul. Fur. Aèt. II. v. 54p.
(3) Pier. Grav. du Cab. du Roi, Tom. II. part. z. n°. 37.
To.me L
s
PROSERPÏNE, '
Plusieurs Antiquaires (i) ont cru que les têtes sembîables à
celle-ci représentoient la Nymphe Aréthuse. Ils ont été sans doute
trompés par les roseaux dont ils ont jugé que ses cheveux étoient
ceints ; d’ailleurs comme on voit souvent des têtes pareilles sur des
médailles de la ville de Syracuse près de laquelle étoit la fontaine Aré-
thuse , ils en auront conclu que la tête représentée sur ces médailles
devoit être ceiie de la Nymphe qui avoit donné son- nom à cette fon-
taine.Mais ils auroient dû considérer que la Nymphe Aréthuse, quoi-
que célébre en Sicile par ies amours d*Alphée& par Findication qu’elle
donna à Cérès de Tenlèvement de Proserpine , n’étoit cependant
qu’une Divinité subaiterne en comparaison de Cérès & de Proserpine,
lesqueües étoient honorées l’une & l’autre non-seulement àSyracuse,
mais encore dans toute la Sicile ? oii le cuke de la seconde étoit uni-
verseilement étabii. ( 2 ) On devoit donc supposer que la tête si
souvent répétée sur les médailles de ce pays étoit celle de la Di-
vinité tutéiaire & principale , plutôt que celle de la Nymphe Aré-
thuse, d’autant que la même tête se trouve sur plusieurs médailles
frappées dans des pays ou il ne pouvoit être question de cette
Nymphe.
Toutes les médailles de Sicile & principalement ceîles de Syra-
cuse, sur lesquelles on voit la tête dont nous parlons, peuvent être
proposées comme des exemples du style Grec le plus subiime ;
style désespérant, inaccesiible, comme ii n’est que trop prouvé par
les copies qu’on a tenté d’en faire dans des temps postérieurs. II
y a dans ie Cabinet du Roi une pierre qu’on a publiée sous le
nom d’Aréthuse , ( 3 ) mais elie est bien inférieure au travaii des
(1) Ottho Sperling. apud Polen. Ântiq. Tom. IV. p. 201.
Beger, Thes. è Thes! Palat. seleèt. p. z6o.
Henric. Spoor Antiq. Græc. & Rom. p. 27.
(2) Vidijli Siculœ rcgna Proferpinœ ?
Senec. Hercul. Fur. Aèt. II. v. 54p.
(3) Pier. Grav. du Cab. du Roi, Tom. II. part. z. n°. 37.
To.me L
s