DES PIERRES GRAVÉES.
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TETE D’UN FLEUVE.
Et les Monumens & les Auteurs nous fournissent des preuves
sans nombre du culte qu* 2 3 4 5 6on rendoit autrefois aux Fleuves. Le Nil
efl; qualifié de Dieu sur une médaille du Cabinet de Morofinu (1}
Les Perses adorateurs du Feu ne laissoient pas de vouer un culte
aux Fleuves. Les Phrygiens honoroient le Marjyas & le Méandre
comme des Dieux. (2) UErimanthe avoit un Temple Ôc une sta-
tue. On avoit pour YlnachusP YEurotas & YAlphée. une vénéra^
tlon smgulière. Le Tibre est invoqué par Enée comme le Maître
* deTItalie, (3) & ce Héros lui jure un culte éternel. Les peuples
de POmbrie avoient éievé sur les bords du Clitumne un Temple
où ils avoient placé la statue de ce Fleuve, (4) UEridanP le
Roi des Fleuves P dit Virgile P ( 5 ) fut placé au rang des ConF
tellations.
Ce culte des Fleuves étoît fondé sur plusieurs raîsons que
Maxime de Tyr rapporte : ( 6 ) les principales sans doute sont la
communication qu'ils établifîoient entre les peuples , les avantages
qui en résultoient pour le commerce , & la fertilisation des terres*
Sur le revers d’une médaille de Posthume ou le Rhin est repré-
sènté, ce Fleuve est appellé le Bienfaiteur des provinces , SALVS
PROVINCIARVM. L'homme adora d’abord tout ce qu’il
ignoroit, tout ce qu'il ne comprenoit pas, & si Pon révéroit autre-
fois la source des grands Fleuves P comme le dit Sénéque dans
une Lettre sur rimmensité de Dieu , c5est que la source des
grands Fleuves étoit inconnue. (7) On trouvera dans une Difîer-
tation de M. l’Abbé de Fontenu sur le culte qu’on rendoit aux
(x) Hist. de FAcad. des Belles-Lettres, Tom. XIL pag. 30.
(2) Maxim. Tyr. Serm. XXXVIII.
(3) Æneid. VIII. v. 72.
(4) Plin. Lib. VIII. Epist. 8.
(5) Georgic. I. v. 83.
(6) Serm. XXXVIII.
{7) Epist. XLI.
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TETE D’UN FLEUVE.
Et les Monumens & les Auteurs nous fournissent des preuves
sans nombre du culte qu* 2 3 4 5 6on rendoit autrefois aux Fleuves. Le Nil
efl; qualifié de Dieu sur une médaille du Cabinet de Morofinu (1}
Les Perses adorateurs du Feu ne laissoient pas de vouer un culte
aux Fleuves. Les Phrygiens honoroient le Marjyas & le Méandre
comme des Dieux. (2) UErimanthe avoit un Temple Ôc une sta-
tue. On avoit pour YlnachusP YEurotas & YAlphée. une vénéra^
tlon smgulière. Le Tibre est invoqué par Enée comme le Maître
* deTItalie, (3) & ce Héros lui jure un culte éternel. Les peuples
de POmbrie avoient éievé sur les bords du Clitumne un Temple
où ils avoient placé la statue de ce Fleuve, (4) UEridanP le
Roi des Fleuves P dit Virgile P ( 5 ) fut placé au rang des ConF
tellations.
Ce culte des Fleuves étoît fondé sur plusieurs raîsons que
Maxime de Tyr rapporte : ( 6 ) les principales sans doute sont la
communication qu'ils établifîoient entre les peuples , les avantages
qui en résultoient pour le commerce , & la fertilisation des terres*
Sur le revers d’une médaille de Posthume ou le Rhin est repré-
sènté, ce Fleuve est appellé le Bienfaiteur des provinces , SALVS
PROVINCIARVM. L'homme adora d’abord tout ce qu’il
ignoroit, tout ce qu'il ne comprenoit pas, & si Pon révéroit autre-
fois la source des grands Fleuves P comme le dit Sénéque dans
une Lettre sur rimmensité de Dieu , c5est que la source des
grands Fleuves étoit inconnue. (7) On trouvera dans une Difîer-
tation de M. l’Abbé de Fontenu sur le culte qu’on rendoit aux
(x) Hist. de FAcad. des Belles-Lettres, Tom. XIL pag. 30.
(2) Maxim. Tyr. Serm. XXXVIII.
(3) Æneid. VIII. v. 72.
(4) Plin. Lib. VIII. Epist. 8.
(5) Georgic. I. v. 83.
(6) Serm. XXXVIII.
{7) Epist. XLI.