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https://doi.org/10.11588/diglit.28156#0501
DES PIERRES GRAVÉES.
285
H É S É E
Levant la pierre fous laquelle étoient cachées les marques
de fa naijsance.
T i a Philosophie ôc PHistoire, chez les Grecs , se sont toujours
plus ou moins ressenties du parti qu’avoient pris les premiers ins-
tituteurs de cette nation, de couvrir leurs préceptes ôc leurs récits
du voile de la fidtion ôc de l’Ailégorie ; de sorte que dans les temps
même les plus éclairés de la Grèce, il est souvent difficile, pour
ne pas dire impossible, de saisir la vérité à travers le merveilleux
dont elie est enveloppée.
Lorsqu’on iit dans Piutarque (1) que Thésée fut Roi d’Athènes,
qu’il y établit des Loix sages, qu’il purgea le pays des brigands
qui l’infestoient, ôc que ses belles aèlions le rendirent cher à ses
concitoyens, on reconnoit le langage de l’Historien, 6t l’on croit
sans peine ce qu’il dit ; mais lorsque Plutarque ajoute que Thésée
étoit fils de Neptune, qu’il combattit Ôc défit le Minotaure, qu’il
sauva Déidamie de la fureur des Centaures, qu’il accompagna Piri-
thoiis aux Enfers , ôcc. comment démêier les faits cachés dans
l’ombre de ces fièlions ? II est évident que Plutarque ne rapporte
ces détails que par respeèl pour des traditions qui tenoient à la
Religion de son pays, ôc dont la clé étoit perdue même de son
temps ; nous ne perdrons pas le nôtre à la chercher , ôc fidelles
à notre objet, de tous les faits qui sont rapportés dans la vie de
Thésée, nous ne considérerons que celui qui est représenté sur
la belle Cornaline que nous avons sous ies yeux , ôc qui vient du
Cabinet de l’Éleèleur Palatin.
Ægeus y dit Plutarciue (2) ( nous empruntons la version d’A-
myot ) defirant, aïnsi que Von dit, favoir comment il pourroit avoir
des enfans , sJen alla en la ville de Delphes à VOracle d*Apollo :
'là oà par la religieufe du Temple lui fut respondue ceste prophétie
(1) Plutarch. in Thes
(2) ld. ibid.
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H É S É E
Levant la pierre fous laquelle étoient cachées les marques
de fa naijsance.
T i a Philosophie ôc PHistoire, chez les Grecs , se sont toujours
plus ou moins ressenties du parti qu’avoient pris les premiers ins-
tituteurs de cette nation, de couvrir leurs préceptes ôc leurs récits
du voile de la fidtion ôc de l’Ailégorie ; de sorte que dans les temps
même les plus éclairés de la Grèce, il est souvent difficile, pour
ne pas dire impossible, de saisir la vérité à travers le merveilleux
dont elie est enveloppée.
Lorsqu’on iit dans Piutarque (1) que Thésée fut Roi d’Athènes,
qu’il y établit des Loix sages, qu’il purgea le pays des brigands
qui l’infestoient, ôc que ses belles aèlions le rendirent cher à ses
concitoyens, on reconnoit le langage de l’Historien, 6t l’on croit
sans peine ce qu’il dit ; mais lorsque Plutarque ajoute que Thésée
étoit fils de Neptune, qu’il combattit Ôc défit le Minotaure, qu’il
sauva Déidamie de la fureur des Centaures, qu’il accompagna Piri-
thoiis aux Enfers , ôcc. comment démêier les faits cachés dans
l’ombre de ces fièlions ? II est évident que Plutarque ne rapporte
ces détails que par respeèl pour des traditions qui tenoient à la
Religion de son pays, ôc dont la clé étoit perdue même de son
temps ; nous ne perdrons pas le nôtre à la chercher , ôc fidelles
à notre objet, de tous les faits qui sont rapportés dans la vie de
Thésée, nous ne considérerons que celui qui est représenté sur
la belle Cornaline que nous avons sous ies yeux , ôc qui vient du
Cabinet de l’Éleèleur Palatin.
Ægeus y dit Plutarciue (2) ( nous empruntons la version d’A-
myot ) defirant, aïnsi que Von dit, favoir comment il pourroit avoir
des enfans , sJen alla en la ville de Delphes à VOracle d*Apollo :
'là oà par la religieufe du Temple lui fut respondue ceste prophétie
(1) Plutarch. in Thes
(2) ld. ibid.