DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.28156#0299
DES PIERRES GRAVÉES.
175
BAT AILLE. Cameh
o utre les pierres fines, dit M. Mariette , (1) quelques Gra«
veurs modernes ont misenœuvre laNacre de perle ou le Burgau^
& d’autres , particulièrement des Allemands , se sont servis de
coquilles pour graver des Camées. Mais, ajoute-t-il, si je suis reçu
à en dire mon avis , je ne pense pas que ces sortes d’ouvrages
méritent une place distinguée dans les Cabinets. M. Mariette en
excepte le morceau que nous publions , & qui pour n’être gravé
que sur une coquille étçit bien digne de cette distinftion , tant
le travail en est délicat & parfait. Cet Amateûr célébre qui par
la sureté de son goût & l'étendue de ses connoiiïances avoit mé-
rité que, dans la Patrie même des Arts , on ne publiât aucun
ouvrage important concernant les Arts du Destin , sans Tavoir
soumis auparavant à ses iumières, observe que les meilleurs Gra*
veurs ont négligé de graver sur des coquilles , parce qu’ils ont
reconnu que cette matière étoit friable , qu’elle s’émoustToit pour
peu qu’elle souftrît le frottement, &c qu'ainsi elie ne pouvoit pas
conserver long-temps dans la pureté le travail qui lui est con-
fié. D’aüleurs , continue-t-il, ce travâil n’est pas le même que
celui de la gravûre sur les pierres fines ; & il sJen faut beau-
coup qu’il soit de la même difticulté, il n’est pas aussi à beau-
coup près si estimable. On ne se sert point de tour dans cette
opération, Fon y emploie seulement le burin , Péchoppe , des
onglettes & des grattoirs, avec lesquels on enlève peu-à-peu la
matière , & l’on parvient à former le bas - relief de la même fa-
çon que le Sculpteur le fait sür le marbre avec le ciseau & la
rape. 4
Après avoir parlë de la beautë du travail de notre Camée , 6c
fait connoître en quoi ce travail consiste , disons un mot de la
manière dont le sujet est traité. La composition est à la fois pleine
d’esprit & de feu , de sageiïe &. de correètion, qualités qui s*al-
(1) Traité des Pierr. Grav. Tom. I. p. pi.
175
BAT AILLE. Cameh
o utre les pierres fines, dit M. Mariette , (1) quelques Gra«
veurs modernes ont misenœuvre laNacre de perle ou le Burgau^
& d’autres , particulièrement des Allemands , se sont servis de
coquilles pour graver des Camées. Mais, ajoute-t-il, si je suis reçu
à en dire mon avis , je ne pense pas que ces sortes d’ouvrages
méritent une place distinguée dans les Cabinets. M. Mariette en
excepte le morceau que nous publions , & qui pour n’être gravé
que sur une coquille étçit bien digne de cette distinftion , tant
le travail en est délicat & parfait. Cet Amateûr célébre qui par
la sureté de son goût & l'étendue de ses connoiiïances avoit mé-
rité que, dans la Patrie même des Arts , on ne publiât aucun
ouvrage important concernant les Arts du Destin , sans Tavoir
soumis auparavant à ses iumières, observe que les meilleurs Gra*
veurs ont négligé de graver sur des coquilles , parce qu’ils ont
reconnu que cette matière étoit friable , qu’elle s’émoustToit pour
peu qu’elle souftrît le frottement, &c qu'ainsi elie ne pouvoit pas
conserver long-temps dans la pureté le travail qui lui est con-
fié. D’aüleurs , continue-t-il, ce travâil n’est pas le même que
celui de la gravûre sur les pierres fines ; & il sJen faut beau-
coup qu’il soit de la même difticulté, il n’est pas aussi à beau-
coup près si estimable. On ne se sert point de tour dans cette
opération, Fon y emploie seulement le burin , Péchoppe , des
onglettes & des grattoirs, avec lesquels on enlève peu-à-peu la
matière , & l’on parvient à former le bas - relief de la même fa-
çon que le Sculpteur le fait sür le marbre avec le ciseau & la
rape. 4
Après avoir parlë de la beautë du travail de notre Camée , 6c
fait connoître en quoi ce travail consiste , disons un mot de la
manière dont le sujet est traité. La composition est à la fois pleine
d’esprit & de feu , de sageiïe &. de correètion, qualités qui s*al-
(1) Traité des Pierr. Grav. Tom. I. p. pi.