DES PIERRES GRAVÉES.
2 °î;
A P O L L O N
E T
t
M A R S Y A S.
'Les Poetes & les Mythologues ne sont pas pîus d’accord sur
les circonstances de la Fable d'Apollon ôt Marsyas, que ne le sont
les Artistes dans la manière dont ils Font représentée sur les Mo-
numens. Ce qui résulte d’esfentiel de la comparaison des uns avec
les autres, c’est qu1 2 3 4 5 6 7 8Apollon ayant été défié par le présomptueux
Marsyas, celui-ci fut vaincu & puni de sa témérité : entrons dans
quelques détails.
Marlyas oü Masses (i) eut Hyagnis poür père & pour maîtrej
quelques-uns le font fils d’GEagrus, & d’autres à’Olympus. Héro-
dote semble le confondre avec Silène, ( 2 ) & Ovide en fait un
Satyre. (3) C’est à lui qu’Atbénée (4) & Pausanias (5) attribuent
l’invention de la ssûte; selon d’autres, il la reçut de Minerve; (6)
Pausanias parle d’une Statue qui représentoit cette Déesse frappant
Marsyas, parce qu’il avoit osé ramasser les ssûtes que dans son dépit
elle avoit jetées par terre. ( 7 ) On lit dans Piutarque ( 8 ) qu’il
imagina le bandeau de cuir dont les joueurs de ssûte se servirent
depuis, tant pour diriger tout le sousse vers l’embouchure de l’ins*
trument > que pour sauver la difformîté, causée par l’enssure des
joues. Pline nous dit (9) qu’ii înventa la double ssûte, ainsi que
le mode Phrygien, & qu’il enrichlt la Musique de plusieurs autres
(1) Plutarch. de Musicâ.
(2) Videtur Silenus idem esse ac Marsyas, quippe apud Herodotum Lib. VII. invenio,
ut ab Apolline suspensa iit 0 t5 2/ay\v* Mapwea «AsxV, Sileni pellis» Vossi de orig. Idololattoi
Lib. I. cap 21.
(3) Fast. VI. 703. & Metam. VI. 383.
(4) Lib. IV. pag. 84.
(5) Lib. X. cap. 30.
(6) Ovid. Fast. Lib. VI.
(7) Pausan. Attic. cap. 24.
(8) Plutarch. de irâ Cohibendâ.
Hist. Nat. Lib. VII. cap.
Tome I. Ëeo
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M A R S Y A S.
'Les Poetes & les Mythologues ne sont pas pîus d’accord sur
les circonstances de la Fable d'Apollon ôt Marsyas, que ne le sont
les Artistes dans la manière dont ils Font représentée sur les Mo-
numens. Ce qui résulte d’esfentiel de la comparaison des uns avec
les autres, c’est qu1 2 3 4 5 6 7 8Apollon ayant été défié par le présomptueux
Marsyas, celui-ci fut vaincu & puni de sa témérité : entrons dans
quelques détails.
Marlyas oü Masses (i) eut Hyagnis poür père & pour maîtrej
quelques-uns le font fils d’GEagrus, & d’autres à’Olympus. Héro-
dote semble le confondre avec Silène, ( 2 ) & Ovide en fait un
Satyre. (3) C’est à lui qu’Atbénée (4) & Pausanias (5) attribuent
l’invention de la ssûte; selon d’autres, il la reçut de Minerve; (6)
Pausanias parle d’une Statue qui représentoit cette Déesse frappant
Marsyas, parce qu’il avoit osé ramasser les ssûtes que dans son dépit
elle avoit jetées par terre. ( 7 ) On lit dans Piutarque ( 8 ) qu’il
imagina le bandeau de cuir dont les joueurs de ssûte se servirent
depuis, tant pour diriger tout le sousse vers l’embouchure de l’ins*
trument > que pour sauver la difformîté, causée par l’enssure des
joues. Pline nous dit (9) qu’ii înventa la double ssûte, ainsi que
le mode Phrygien, & qu’il enrichlt la Musique de plusieurs autres
(1) Plutarch. de Musicâ.
(2) Videtur Silenus idem esse ac Marsyas, quippe apud Herodotum Lib. VII. invenio,
ut ab Apolline suspensa iit 0 t5 2/ay\v* Mapwea «AsxV, Sileni pellis» Vossi de orig. Idololattoi
Lib. I. cap 21.
(3) Fast. VI. 703. & Metam. VI. 383.
(4) Lib. IV. pag. 84.
(5) Lib. X. cap. 30.
(6) Ovid. Fast. Lib. VI.
(7) Pausan. Attic. cap. 24.
(8) Plutarch. de irâ Cohibendâ.
Hist. Nat. Lib. VII. cap.
Tome I. Ëeo