DESCRIPTÏON
découvertes ; il composa les airs qu 011 chantoit aux fêtes de
Cybèle ; ôc lorsque les Gaulois tenterent de s’emparer de la
Phrygie , il diisipa leur armée au bruit de son instrument. (i) Notis
avons déja dit qu’ii osa défier Apollon & qu il en fut puni ; cette
partie de la Fable de Marsyas mérite qis on s’y arrête ; voici corn-
ment elle est contée par Diodore de Sicile. (2) » Âpollon ôc Mar-
» syas, dit cet Historien, se disputerent à qui feroit plus de plaisir
» & d'effet, chacun sur son instrument; ils eurent pour Juges les
» habitans de Nysa. Le Dieu joua d’abord un air sur si lyre. Ensuite
» Marsyas emboucha la double flûte,&les Juges enchantes de la
» douceur & de la nouveauté des sons qu’il sçut en tirer, lui donne-
» rent la préférence, Apollon ayant obtenu qu’on en vînt à une se-
» conde épreuve,mêla les sons de sa voix à ceux de sa iyre , & em-
» porta les suffrages. Alors Marsyas représentaqu'ils’agissoit de jugêr
» de rinstrument & non de la voix , ôc que d’aiheurs ü etoit injuste
» d’opposer à un seul Art deux Arts reunis. A cela le Dieu repondit
» qu’il n’employoit d’autres moyens que ceux dont Marsyas se
» servoit lui-même, la bouche & les coigts : la ra’sen fut trouvde
» bonne, & à la troisième épreuve Apollcn sut de nouveau déclaré
» vainqueur. Indigné de saudace de Marsyas , ce Dieu Fécorcha
)> tout vif. » Sans doute :i eût étê plus grand, plus digne d’u 1 Dieu
de pardonner, mais Apollon étoit le Dieu des Poëtes ôcPoëte iui-
même*
Dio:1 * 3 4 5 * 7ore, aïnsi qu’on vient de le voir, met îa scène à Nysa en
Lydie, & donne pour Juges ae la question les habitans de cette
Ville. Selon Lucien (3) & Hygin (4) elie fut décidee par ies
Muses, ôc s’ii faut en croire Fulgence, (y ) par le Roi Midas.
Quant au supplice de Marsyas, la piupart des Àrtistes ainsi que
des èffythologues, persuadés qu’il n’étoit pas convenable de fairè un
bourreau d’un Dieu , ont pris sagement le parti de charger un
Scythe (6) de cette exécution dégoûtante & barbare. Dans un
(1) Pausan. Phocic. cap. 30. p. 873.
(z) Biblioth. Lib. III. 5p.
(3) Dialog. Junon. & Laton»
(4) Fab. 165.
(5) Mythol. Lib. III.
{6) Sur la dénomination & la fon&ion de Scythe, voyez Suidas au mct To^olas l
.Pollux Liv. 8.. Segni. 13Z. Qronovius sur Sénçque ( de Irâ II. y. ) &e.
découvertes ; il composa les airs qu 011 chantoit aux fêtes de
Cybèle ; ôc lorsque les Gaulois tenterent de s’emparer de la
Phrygie , il diisipa leur armée au bruit de son instrument. (i) Notis
avons déja dit qu’ii osa défier Apollon & qu il en fut puni ; cette
partie de la Fable de Marsyas mérite qis on s’y arrête ; voici corn-
ment elle est contée par Diodore de Sicile. (2) » Âpollon ôc Mar-
» syas, dit cet Historien, se disputerent à qui feroit plus de plaisir
» & d'effet, chacun sur son instrument; ils eurent pour Juges les
» habitans de Nysa. Le Dieu joua d’abord un air sur si lyre. Ensuite
» Marsyas emboucha la double flûte,&les Juges enchantes de la
» douceur & de la nouveauté des sons qu’il sçut en tirer, lui donne-
» rent la préférence, Apollon ayant obtenu qu’on en vînt à une se-
» conde épreuve,mêla les sons de sa voix à ceux de sa iyre , & em-
» porta les suffrages. Alors Marsyas représentaqu'ils’agissoit de jugêr
» de rinstrument & non de la voix , ôc que d’aiheurs ü etoit injuste
» d’opposer à un seul Art deux Arts reunis. A cela le Dieu repondit
» qu’il n’employoit d’autres moyens que ceux dont Marsyas se
» servoit lui-même, la bouche & les coigts : la ra’sen fut trouvde
» bonne, & à la troisième épreuve Apollcn sut de nouveau déclaré
» vainqueur. Indigné de saudace de Marsyas , ce Dieu Fécorcha
)> tout vif. » Sans doute :i eût étê plus grand, plus digne d’u 1 Dieu
de pardonner, mais Apollon étoit le Dieu des Poëtes ôcPoëte iui-
même*
Dio:1 * 3 4 5 * 7ore, aïnsi qu’on vient de le voir, met îa scène à Nysa en
Lydie, & donne pour Juges ae la question les habitans de cette
Ville. Selon Lucien (3) & Hygin (4) elie fut décidee par ies
Muses, ôc s’ii faut en croire Fulgence, (y ) par le Roi Midas.
Quant au supplice de Marsyas, la piupart des Àrtistes ainsi que
des èffythologues, persuadés qu’il n’étoit pas convenable de fairè un
bourreau d’un Dieu , ont pris sagement le parti de charger un
Scythe (6) de cette exécution dégoûtante & barbare. Dans un
(1) Pausan. Phocic. cap. 30. p. 873.
(z) Biblioth. Lib. III. 5p.
(3) Dialog. Junon. & Laton»
(4) Fab. 165.
(5) Mythol. Lib. III.
{6) Sur la dénomination & la fon&ion de Scythe, voyez Suidas au mct To^olas l
.Pollux Liv. 8.. Segni. 13Z. Qronovius sur Sénçque ( de Irâ II. y. ) &e.