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https://doi.org/10.11588/diglit.28156#0327
ŒSHKE3SSK:
DES PIERRES GRAVÉES. i<?s
L’A U R O R E. camà.
O n vient de voir FAurore poussant son char dans les airs & se hâ-*
tant d’annoncer l’arrivée du Dieu du Jour ; on la voit ici tenant
d’une main une torche allumée, & menant de Fautre quatre che-
vaux pleins d’impatience Ôt d’ardeur. Sur ce que nous avons ob-
servé dans Farticle précédent que FAurore n’en a communément
que deux, fautdl en conclure que ces quatre Coursiers sont ceux
du Soleil? Nous Favons cru d’abord^ mais après y avoir bien résséchi
nousavons changé d’opinion; car pourquoi l’Aurore conduiroit-elle
les chevaux du Soleils Seroit-ce pour les atteler au char de ce Dieu?
Mais nous ne connoissons aucun Poëte, aucun Auteur qui ait jamais
assigné cette fonèlion â FAurore ; les Heures seules en étoient
chargées. Enfin Fusage qui ne lui donnoit que deux chevaux
n5étoit pas assez sacré, assez important pour empêcher les Artistes
d’en augmenter le nombre, si cette liberté devoit rendre leurs com-
positions pius riches & plus intérefîantes*
L’Aurore est représentée ici avec des ailes, Attribut qui lui con-
vient parfaitement & qui n’est point sans exemple, comme on peut
s’en convaincre par Fouvrage de Cuper sur FApothéose d’Homère.
II existe une mëdaille de la Famille Flautia dont le type ressemble
si parfaitement au sujet représenté sur notre Camée qu’il seroit dif-
fîcile de savoir lequel des deux a servi de modèle à J’autre. Cette
médaille expliquée par tous les Antiquaires qui ont écrit sur les mé-
daiiles de Familles Romaines ne Fa été d’une manière satisfaisante
que par M. FAbbé Eckel^ Garde du Cabinet Impérial de Vienne.
Ce Savant a très - bien prouvé que la tête qui se voit sur un des
côtés de cette médaiüe est un masque, & non la tête du Soleil, &
que ce masque ainsi que la figure de FAurore qui est au revers ont
rapport au trait suivant de FHistoire Romaine.
Les Tïbicines, espèce de Musiciens qui accompagnoient îes Sa-
crifices, ies Funérailles & les Jeux pubiics du son de leurs instru-
mens , à-peu-près sembîables à nos Flûtes-douces, s’étant vus privés
des droits & des priviléges dont ils avoient toujours joui, sortirent
DES PIERRES GRAVÉES. i<?s
L’A U R O R E. camà.
O n vient de voir FAurore poussant son char dans les airs & se hâ-*
tant d’annoncer l’arrivée du Dieu du Jour ; on la voit ici tenant
d’une main une torche allumée, & menant de Fautre quatre che-
vaux pleins d’impatience Ôt d’ardeur. Sur ce que nous avons ob-
servé dans Farticle précédent que FAurore n’en a communément
que deux, fautdl en conclure que ces quatre Coursiers sont ceux
du Soleil? Nous Favons cru d’abord^ mais après y avoir bien résséchi
nousavons changé d’opinion; car pourquoi l’Aurore conduiroit-elle
les chevaux du Soleils Seroit-ce pour les atteler au char de ce Dieu?
Mais nous ne connoissons aucun Poëte, aucun Auteur qui ait jamais
assigné cette fonèlion â FAurore ; les Heures seules en étoient
chargées. Enfin Fusage qui ne lui donnoit que deux chevaux
n5étoit pas assez sacré, assez important pour empêcher les Artistes
d’en augmenter le nombre, si cette liberté devoit rendre leurs com-
positions pius riches & plus intérefîantes*
L’Aurore est représentée ici avec des ailes, Attribut qui lui con-
vient parfaitement & qui n’est point sans exemple, comme on peut
s’en convaincre par Fouvrage de Cuper sur FApothéose d’Homère.
II existe une mëdaille de la Famille Flautia dont le type ressemble
si parfaitement au sujet représenté sur notre Camée qu’il seroit dif-
fîcile de savoir lequel des deux a servi de modèle à J’autre. Cette
médaille expliquée par tous les Antiquaires qui ont écrit sur les mé-
daiiles de Familles Romaines ne Fa été d’une manière satisfaisante
que par M. FAbbé Eckel^ Garde du Cabinet Impérial de Vienne.
Ce Savant a très - bien prouvé que la tête qui se voit sur un des
côtés de cette médaiüe est un masque, & non la tête du Soleil, &
que ce masque ainsi que la figure de FAurore qui est au revers ont
rapport au trait suivant de FHistoire Romaine.
Les Tïbicines, espèce de Musiciens qui accompagnoient îes Sa-
crifices, ies Funérailles & les Jeux pubiics du son de leurs instru-
mens , à-peu-près sembîables à nos Flûtes-douces, s’étant vus privés
des droits & des priviléges dont ils avoient toujours joui, sortirent