D E S P I E R R E S G R A V É E S. 167
SYMBOLE DE LA MORT.
Les hoinm.es craignent lamort, a dit Bacon, comme les ensans
craignent les ténèbres. II parok cepeiidant que les Anciens i’en-
visageoient d’un œil ferme ; quelquefois même ils aimoient à en
rappelier le souvenir, mais c’étoit pour se livrer avec plus d’ardeur
à des plaisirs dont la durée leursembloit beaucoup trop courte, (i)
S’ils venoient à faire mention du dernier terme de la vie, ils évitoîent
de se servir du mot propre .& avoient recours à des périphrases,
ou à des expressions équivalentes Ôc moins facheuses. Ainsi les
mots de Sommeil, Nuit, Repos étoient substitués à celui de Mort, (2)
Les Auteurs & les Inscriptions Antiques en fournissent une inH-
nité d’exemples (3) qui sont encore suivis de nos jours.
Les Artistes modernes n’ont pas la même délicatesse. Asservîs
à un usage abstirde & barbare, usage qui n’a du son origine qu’à
la plus grossière ignorance, c’est toujours par un squelette qu’iis
représentent la Mort.
II s’agit ici d’un terme abstrait dont on est convenu de se servir
pour exprimer la cefîation de l’existence. S’ii étoit permis de re-
présenter la Mort par un squelette , on pourroit donc également
représenter la Vie par une personne vivante : est-ii rien de plus
absurde l
(t) Anacreon, Od. XI. & XXV.
Horat. passim.
Tibuil. Lib. I. Eleg. ï.
Pers.. Satyr. V.
Petron. in Trimalc. Conviv.
(2) Homer. Iliad. X.
Æneid. X. v. 745.
Catull. Carm. V. v. 6-
(3) Æneid. IX. v. 210.
Horat.,Carm. Lib. I. Od. 24:
Cicer. Philippic. I. cap. 4
Doni Inscript. pag. 462.
Gori Inscript. Tom» I. pag. 257. & j8|.
SYMBOLE DE LA MORT.
Les hoinm.es craignent lamort, a dit Bacon, comme les ensans
craignent les ténèbres. II parok cepeiidant que les Anciens i’en-
visageoient d’un œil ferme ; quelquefois même ils aimoient à en
rappelier le souvenir, mais c’étoit pour se livrer avec plus d’ardeur
à des plaisirs dont la durée leursembloit beaucoup trop courte, (i)
S’ils venoient à faire mention du dernier terme de la vie, ils évitoîent
de se servir du mot propre .& avoient recours à des périphrases,
ou à des expressions équivalentes Ôc moins facheuses. Ainsi les
mots de Sommeil, Nuit, Repos étoient substitués à celui de Mort, (2)
Les Auteurs & les Inscriptions Antiques en fournissent une inH-
nité d’exemples (3) qui sont encore suivis de nos jours.
Les Artistes modernes n’ont pas la même délicatesse. Asservîs
à un usage abstirde & barbare, usage qui n’a du son origine qu’à
la plus grossière ignorance, c’est toujours par un squelette qu’iis
représentent la Mort.
II s’agit ici d’un terme abstrait dont on est convenu de se servir
pour exprimer la cefîation de l’existence. S’ii étoit permis de re-
présenter la Mort par un squelette , on pourroit donc également
représenter la Vie par une personne vivante : est-ii rien de plus
absurde l
(t) Anacreon, Od. XI. & XXV.
Horat. passim.
Tibuil. Lib. I. Eleg. ï.
Pers.. Satyr. V.
Petron. in Trimalc. Conviv.
(2) Homer. Iliad. X.
Æneid. X. v. 745.
Catull. Carm. V. v. 6-
(3) Æneid. IX. v. 210.
Horat.,Carm. Lib. I. Od. 24:
Cicer. Philippic. I. cap. 4
Doni Inscript. pag. 462.
Gori Inscript. Tom» I. pag. 257. & j8|.