DES PIERRES GRAVÉES.
CUPIDON et PSYCHÉ.
La Fable de l’Amour & de Plyché est consacrée par un grand
nombre de Monumens du plus beau temps de la Grèce. Sang
parler du Groupe admirable de la Galerie de Florence 9 ( i ) nî
du superbe Camée du Cabinet de Marlborough , ( 2 ) sur lequeî
Tryphon a reprdsenté leurs nôces, nous retrouvons leur union Ôc
leurs querelies sur une infinité d’autres pierres gravées ôc sur beau*
coup de Bas-reliefs,
II est étonnant qu’avant le siècle d’Antonin aucun Philosophes
aucun Poëte, aucun Écrivain ne se fût encofe emparé d’un sujet
sur lequel les Artistes s'étoient si souvent exercés. Apulée a conté
le premier cette Fable charmante ; Fulgence 9 Évêque de Car-
thage 9 lequel de son propre aveu n5en a parlé que d’après Apulée
prétend qu’un certain Aristophonte avoit traité ce sujet, mais csest
tout ce qu’il en dit Ôc c’est tout ce que nous en savons*
Ce silence vraiment extraordinaire a fait soupçonner que ia Fable
de Psyché tenoit à certains mystères qu’on célëbroit en Fhonneur
de l’Amour à Theipies en Béotie ; mais nous ne voyons rien dans
ce que Pausamas en rapporte (3) qui puifîe avoir trait à Psyché. D’ail-
leiirs s’il étoît permis de révéler ces secrets religieux par des ou-
vrages de Peinture 7 de Sculpture Ôc de Gravure7pourquoi eût-il èté
défendu de les exposer par écrit ?
Quoiqu’il en soit, très-certainement Apuiée nJa point imaginé
cette Fable pour rendre compte, comme sont cru quelques-uns,
des divers systêmes des Philosophes touchant l’âme humaine ; le
làvant Abbé Gori ôc plusieurs Antiquaires y ont vu l’emblême de
Punion de l’âme ôc du corps ; cette opinion ne s’accorde point
avec la Fable d’Apulée, où non-seulement cette union a Üeu dès
(1) Mus. Florent. Stat. Tab. XLIÏI.
(2) Bryant’s New syrtem, or , an Analyfîs of Ancient Mythology» Tom. II. p. 393*
(3) Bœot. pag. 761. & yôa.
CUPIDON et PSYCHÉ.
La Fable de l’Amour & de Plyché est consacrée par un grand
nombre de Monumens du plus beau temps de la Grèce. Sang
parler du Groupe admirable de la Galerie de Florence 9 ( i ) nî
du superbe Camée du Cabinet de Marlborough , ( 2 ) sur lequeî
Tryphon a reprdsenté leurs nôces, nous retrouvons leur union Ôc
leurs querelies sur une infinité d’autres pierres gravées ôc sur beau*
coup de Bas-reliefs,
II est étonnant qu’avant le siècle d’Antonin aucun Philosophes
aucun Poëte, aucun Écrivain ne se fût encofe emparé d’un sujet
sur lequel les Artistes s'étoient si souvent exercés. Apulée a conté
le premier cette Fable charmante ; Fulgence 9 Évêque de Car-
thage 9 lequel de son propre aveu n5en a parlé que d’après Apulée
prétend qu’un certain Aristophonte avoit traité ce sujet, mais csest
tout ce qu’il en dit Ôc c’est tout ce que nous en savons*
Ce silence vraiment extraordinaire a fait soupçonner que ia Fable
de Psyché tenoit à certains mystères qu’on célëbroit en Fhonneur
de l’Amour à Theipies en Béotie ; mais nous ne voyons rien dans
ce que Pausamas en rapporte (3) qui puifîe avoir trait à Psyché. D’ail-
leiirs s’il étoît permis de révéler ces secrets religieux par des ou-
vrages de Peinture 7 de Sculpture Ôc de Gravure7pourquoi eût-il èté
défendu de les exposer par écrit ?
Quoiqu’il en soit, très-certainement Apuiée nJa point imaginé
cette Fable pour rendre compte, comme sont cru quelques-uns,
des divers systêmes des Philosophes touchant l’âme humaine ; le
làvant Abbé Gori ôc plusieurs Antiquaires y ont vu l’emblême de
Punion de l’âme ôc du corps ; cette opinion ne s’accorde point
avec la Fable d’Apulée, où non-seulement cette union a Üeu dès
(1) Mus. Florent. Stat. Tab. XLIÏI.
(2) Bryant’s New syrtem, or , an Analyfîs of Ancient Mythology» Tom. II. p. 393*
(3) Bœot. pag. 761. & yôa.