DES PIERRES GRAVÉES.
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a 8i
L’ESPÉRANCE. Camce.
juJESPÉRANCE , toute ttompeufe quelle ejî, fert du moiiïs à nous
mener à lafin de la vie par un chemin agre'able. (i) Pindare repré*
sente l’Espérance , promenant Fhomme au travers du mensonge
& de l’erreur j comme on voit la mer agitée se jouer du Navire
qui fend sa surface. (2) Quelqu’un a dit ingénieusement que l’Es'
pérance étoit le plaisir en feuilles & enfleurs ; de toutes les affeflions
humaines c’est la plus indestruflible ; aussi vaste que constante
elle est à l’abri des coups de la Fortune qui n’a pas même le pou-
voir de lui prescrire des limites. Etonné du nombre & de la ma^
gnificence des présens qu’Alexandre distribuoit un jour, Perdiccas
lui demanda ce qu’il prétendoit donc se réserver : VEspérance ±
répondit Alexandre ; quel mot dans la bouche d’un homme dont
l’ambition s’étendoît au-delà des bornes de l’Univërs ! C’est le
même sentiment qui soutint César 5 lorsqu’après avoir épuisé ses
ïmmenses richesses, il entreprit la conquête des Gaules.
Le Poëte Grec qùe noùs avons déjà cité , Pindàre , donne à
l’Espérance Fépithète d’’Avcuiïiï, ejsronte'e. (5) En effet Fhomme a
beau être trompé , il ose toujours espérer , ôc souvent il espère
les choses même impossibles. On ne s’étonnera pas que les mêmes
hommes qui ont déféré un culte à la Fortune, àFAbondance, à
la Fécondité aient divinisé FEspérance. Lorsque les Dieux indignés
abandonnerent la terre, a dit Ovide d’après Theognis, (4) FEs-
pérance seule y demeura.
(1) La Rochefoucauld.
(1) Olymp. Od. XII.
(3) Nem. Od. XI.
fô) ’EK'ïz)? sv ci,v%çe->‘7z-o!<n (xovn %ebs s<Sr\n evèti
5,AAkoi s XhV(A.'TZ0V «T’ êà'TS-ÇOht'TïrÔvTeÇ eCccv. ScC
Sjves igitnr pœnæ menti, Grœcine, levandct
Non ejl ex toto nulla relicîa mihi.
Hœc Dea , cum sugerent fceleratas numina terras 9
In Dîs invijâ fola remanfet humo.
L Ex Pont. VI. 27.
Zzz
Tome /.
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L’ESPÉRANCE. Camce.
juJESPÉRANCE , toute ttompeufe quelle ejî, fert du moiiïs à nous
mener à lafin de la vie par un chemin agre'able. (i) Pindare repré*
sente l’Espérance , promenant Fhomme au travers du mensonge
& de l’erreur j comme on voit la mer agitée se jouer du Navire
qui fend sa surface. (2) Quelqu’un a dit ingénieusement que l’Es'
pérance étoit le plaisir en feuilles & enfleurs ; de toutes les affeflions
humaines c’est la plus indestruflible ; aussi vaste que constante
elle est à l’abri des coups de la Fortune qui n’a pas même le pou-
voir de lui prescrire des limites. Etonné du nombre & de la ma^
gnificence des présens qu’Alexandre distribuoit un jour, Perdiccas
lui demanda ce qu’il prétendoit donc se réserver : VEspérance ±
répondit Alexandre ; quel mot dans la bouche d’un homme dont
l’ambition s’étendoît au-delà des bornes de l’Univërs ! C’est le
même sentiment qui soutint César 5 lorsqu’après avoir épuisé ses
ïmmenses richesses, il entreprit la conquête des Gaules.
Le Poëte Grec qùe noùs avons déjà cité , Pindàre , donne à
l’Espérance Fépithète d’’Avcuiïiï, ejsronte'e. (5) En effet Fhomme a
beau être trompé , il ose toujours espérer , ôc souvent il espère
les choses même impossibles. On ne s’étonnera pas que les mêmes
hommes qui ont déféré un culte à la Fortune, àFAbondance, à
la Fécondité aient divinisé FEspérance. Lorsque les Dieux indignés
abandonnerent la terre, a dit Ovide d’après Theognis, (4) FEs-
pérance seule y demeura.
(1) La Rochefoucauld.
(1) Olymp. Od. XII.
(3) Nem. Od. XI.
fô) ’EK'ïz)? sv ci,v%çe->‘7z-o!<n (xovn %ebs s<Sr\n evèti
5,AAkoi s XhV(A.'TZ0V «T’ êà'TS-ÇOht'TïrÔvTeÇ eCccv. ScC
Sjves igitnr pœnæ menti, Grœcine, levandct
Non ejl ex toto nulla relicîa mihi.
Hœc Dea , cum sugerent fceleratas numina terras 9
In Dîs invijâ fola remanfet humo.
L Ex Pont. VI. 27.
Zzz
Tome /.