DES PIERRES GRAVÊES.
2PI
PERSÉE e T MÉDUSE.
D ans un des Articles précédens nous avons annoncé la Fable
de Méduse comme une des plus intérefîantes Ôc des plus dif-
ficiies à expliquer. II én est peu sur lesquelles on ait tant écrit,
il n’en est point qui ait plus divisé îes Auteurs ôc les Mytholo-
gues. Les uns y ont vu une histoire véritable ôc des personnages
réels : d’autres ne l’ont regardée que comsne un Conte de Fées :
ii s’en est trouvé enfin qui y ont soupçonné un sens & qui ont
esisayé de lever le voile qui le cachoit. II seroit absurde de vou-
îoir réduire la Fable de Perse'e , de Méduse Ôc des Gorgones à
des faits purement historiques : il ne le seroit guères moins d’as-
surer que cette Fable ne renferme aucun sens. Nous abandonne-
rons donc les deux premières opinions ; mais en adoptant la trob
sième, nous n’ignorons pas combien elle présente de difîicultes :
la nature de cet ouvrage ne nous permet pas d’entrer dans tous
les détails qui seroient nécefîaires pour les résoudre , nous nous
contenterons d’offrir quelques résultats tirés d’une Dissertation
également savante ôc curieuse qui nous a été communiquée
par M. Parquoy Commis en second à la Garde des Manuscrits de
ia Bibliothèque du Roi.
Les fièlions des Poëtes ôc le récit des Historiens sur les Gor-
gones ont donné iieu aux plus étranges opinions; on en a fait
des Héroïnes, des Animaux sauvages ôc féroces, des filles éco-
nomes ôc laborieuses, des prodiges de beauté , des monstres de
laideur, des modèles de sagesse , des Courtisannes scandaleuses,
des Cavales , des vaisseaux, enfin des noyaux d’olive. On a éga-
lement varié ôc sur le pays qu’elles habitent ôc sur l’étymologie
de leur nom. Quelques-uns rapportant cette Fable à la Morale,
y ont trouvé d'excellentes instrudions pour la conduite de la vie,
d’autres y ont vu le dogme de l’immortalité de l’ame, solidement
établi : Tzetzès croit qu’il n’y est question que de Physique , ôc
surtout de l’effet réciproque des vapeurs de la Mer sur le Soléil
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PERSÉE e T MÉDUSE.
D ans un des Articles précédens nous avons annoncé la Fable
de Méduse comme une des plus intérefîantes Ôc des plus dif-
ficiies à expliquer. II én est peu sur lesquelles on ait tant écrit,
il n’en est point qui ait plus divisé îes Auteurs ôc les Mytholo-
gues. Les uns y ont vu une histoire véritable ôc des personnages
réels : d’autres ne l’ont regardée que comsne un Conte de Fées :
ii s’en est trouvé enfin qui y ont soupçonné un sens & qui ont
esisayé de lever le voile qui le cachoit. II seroit absurde de vou-
îoir réduire la Fable de Perse'e , de Méduse Ôc des Gorgones à
des faits purement historiques : il ne le seroit guères moins d’as-
surer que cette Fable ne renferme aucun sens. Nous abandonne-
rons donc les deux premières opinions ; mais en adoptant la trob
sième, nous n’ignorons pas combien elle présente de difîicultes :
la nature de cet ouvrage ne nous permet pas d’entrer dans tous
les détails qui seroient nécefîaires pour les résoudre , nous nous
contenterons d’offrir quelques résultats tirés d’une Dissertation
également savante ôc curieuse qui nous a été communiquée
par M. Parquoy Commis en second à la Garde des Manuscrits de
ia Bibliothèque du Roi.
Les fièlions des Poëtes ôc le récit des Historiens sur les Gor-
gones ont donné iieu aux plus étranges opinions; on en a fait
des Héroïnes, des Animaux sauvages ôc féroces, des filles éco-
nomes ôc laborieuses, des prodiges de beauté , des monstres de
laideur, des modèles de sagesse , des Courtisannes scandaleuses,
des Cavales , des vaisseaux, enfin des noyaux d’olive. On a éga-
lement varié ôc sur le pays qu’elles habitent ôc sur l’étymologie
de leur nom. Quelques-uns rapportant cette Fable à la Morale,
y ont trouvé d'excellentes instrudions pour la conduite de la vie,
d’autres y ont vu le dogme de l’immortalité de l’ame, solidement
établi : Tzetzès croit qu’il n’y est question que de Physique , ôc
surtout de l’effet réciproque des vapeurs de la Mer sur le Soléil