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https://doi.org/10.11588/diglit.28156#0173
DES PIERRES GRAVÉES,
9Î.
M E R C U R E,
DIEUDEÏÉLOQUENCE.
C’est encore ici Mercure ; on ne sauroit s9y méprendre , le
Caducée seul suffiroit pour le faire reconnoître. Son bras gauche
est élevé, & dans l’attitude de quelqu’un qui déclame ; son man-
teau tombe jusqu’à terre , ce qui n'est pas commun ; peut - être
a-t-on voulu par-là désigner la gravité qui convient à un Orateur5
mais cette gravité loin d’avoir ici rien d’austère , est au ccntraire
accompagnée de toutes les graces de la jeunesse & de la beauté.
Nous ne connoissons point de Monument où Mercure soit ainst
représenté, ( i ) & cette singularité ajoute encore un nouveau prix
à la pierre.
Mais si Mercure ne paroit pas souvent sur les Monumens avec
les Attributs du Dieu de TEloquence, les Auteurs en le célébrant
sous ce rapport, ont abondamment réparé la négligence des Ar-
tistes. On ne pouvoit trop honorer sans doute un Dieu qui passoit
pour avoir inventé l’art de communiquer ses idées par le lan-
gage, & l’art encore plus utile de les transmettre par des signes
permanens.
Indépendamment des miracles que fît de tout temps la parole3
si l’on résséchit sur l’utilité des inventions attribuées à Mercure ,
quel Dieu avoit plus de droit aux hommages des mortels? C’étoit
lui qui plus encore que Cérès , avoit véritablement retiré îes
hommes de l’état d’ignorance Ôt de barbarie oîi ils avoient vécu
jusqu’aîors ; c’étoit lui qui par les divers exercices de la Gymnas-
tique & par l’utilité de ses enseignemens avoit développé & perfec-
(i) Gori, Tome II. des Pierres Gravées du Cabinet de Florence, pl. LXX. n9. z.
a publié un Mercure qui tient d’une main le Caducée abaisse, & qui porte lautre
vers sa bouche ; il pense que c'est le Mercure surnommé Aoytor,
9Î.
M E R C U R E,
DIEUDEÏÉLOQUENCE.
C’est encore ici Mercure ; on ne sauroit s9y méprendre , le
Caducée seul suffiroit pour le faire reconnoître. Son bras gauche
est élevé, & dans l’attitude de quelqu’un qui déclame ; son man-
teau tombe jusqu’à terre , ce qui n'est pas commun ; peut - être
a-t-on voulu par-là désigner la gravité qui convient à un Orateur5
mais cette gravité loin d’avoir ici rien d’austère , est au ccntraire
accompagnée de toutes les graces de la jeunesse & de la beauté.
Nous ne connoissons point de Monument où Mercure soit ainst
représenté, ( i ) & cette singularité ajoute encore un nouveau prix
à la pierre.
Mais si Mercure ne paroit pas souvent sur les Monumens avec
les Attributs du Dieu de TEloquence, les Auteurs en le célébrant
sous ce rapport, ont abondamment réparé la négligence des Ar-
tistes. On ne pouvoit trop honorer sans doute un Dieu qui passoit
pour avoir inventé l’art de communiquer ses idées par le lan-
gage, & l’art encore plus utile de les transmettre par des signes
permanens.
Indépendamment des miracles que fît de tout temps la parole3
si l’on résséchit sur l’utilité des inventions attribuées à Mercure ,
quel Dieu avoit plus de droit aux hommages des mortels? C’étoit
lui qui plus encore que Cérès , avoit véritablement retiré îes
hommes de l’état d’ignorance Ôt de barbarie oîi ils avoient vécu
jusqu’aîors ; c’étoit lui qui par les divers exercices de la Gymnas-
tique & par l’utilité de ses enseignemens avoit développé & perfec-
(i) Gori, Tome II. des Pierres Gravées du Cabinet de Florence, pl. LXX. n9. z.
a publié un Mercure qui tient d’une main le Caducée abaisse, & qui porte lautre
vers sa bouche ; il pense que c'est le Mercure surnommé Aoytor,