DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.28156#0189
DES PIERRES GRAVÉES.
iOjJ
HERM APHRODIT E.
On ne met plus en question au siècle oü nous sommes si dans
respèce humaine il existe des êtres qui réunisient véritablement
les deux sexes. Sans doute il y a eu, &: il y a encore aujourd’hui^
surtout dans les pays chauds, des femmes en qui certaines parties
sont excesiivement développées ôc prolongées ; ce qui a pu faire
croire à des Observateurs peu attentifs qu’elles étoient tout-à-la-fois
femelles & mâles. Mais ce ne sontlà que des apparences trompeuses*
& comme Fa dit un Savant qui a traité cette matière avec beaucoup
d’esprit & de sagacité ,(i) ce que Ton nomme Androgyne est un être
ordinairement infécond , & souvent même incapable d’user d’url
sexe ou d’un autre, de sorte qu il nepeut ni féconder comme mâle^
ni concevoir comme femelle. (2)
 la vérité il y a eu des femmes qui ont étrangement abusd dé
ce défaut de conformation, & cet abus est très - ancien. Lucien 9
(1) Recherch. Philosophiq. sur les Àmeric. Tom. II.
(i) On lit les vers suivans dans un Poëme de Jehan Molinet intitulé Kecolkclion dcs
merveilles advenues en nojlre temps.
J’ai veu vif sans fantosme
Un jeune Moine avoir
Membre de femme & d’homme
Et enfant concepvoir
Par lui seul en luy mesmes
Engendrer, enfanter
Comme font aultres femmes
Sans oultilz emprunter.
Ce Moine fut livré à la Justice, si son en croit Ia Chronique scandaleuse de LouisXÎ.
dont voici le texte : » En ladite année 1478. advint au pays d’Auvergne qu’en une Reli-
» gion de Moynes noirs appartenant à Mgr le Cardinal de Bourbon,y eut ung des
» Religieux dudit lieu qui avoit les deux sexes d’homme & de femme, &: de chacun d’i-
» ceux se aida tellement qu’il devint gros d’enfant, pourquoi fut prins & saisi, & mis en
» Justice, & gardé jusques à ce quil fût délivré de son postume, pour après icelui venw
» estre fait dudit Religieux ce que Justice verroit estre à faire. pag. 385.
II eft aisé de voir que ce sont là des contes du quinzième siècle.
Tome L Cc
iOjJ
HERM APHRODIT E.
On ne met plus en question au siècle oü nous sommes si dans
respèce humaine il existe des êtres qui réunisient véritablement
les deux sexes. Sans doute il y a eu, &: il y a encore aujourd’hui^
surtout dans les pays chauds, des femmes en qui certaines parties
sont excesiivement développées ôc prolongées ; ce qui a pu faire
croire à des Observateurs peu attentifs qu’elles étoient tout-à-la-fois
femelles & mâles. Mais ce ne sontlà que des apparences trompeuses*
& comme Fa dit un Savant qui a traité cette matière avec beaucoup
d’esprit & de sagacité ,(i) ce que Ton nomme Androgyne est un être
ordinairement infécond , & souvent même incapable d’user d’url
sexe ou d’un autre, de sorte qu il nepeut ni féconder comme mâle^
ni concevoir comme femelle. (2)
 la vérité il y a eu des femmes qui ont étrangement abusd dé
ce défaut de conformation, & cet abus est très - ancien. Lucien 9
(1) Recherch. Philosophiq. sur les Àmeric. Tom. II.
(i) On lit les vers suivans dans un Poëme de Jehan Molinet intitulé Kecolkclion dcs
merveilles advenues en nojlre temps.
J’ai veu vif sans fantosme
Un jeune Moine avoir
Membre de femme & d’homme
Et enfant concepvoir
Par lui seul en luy mesmes
Engendrer, enfanter
Comme font aultres femmes
Sans oultilz emprunter.
Ce Moine fut livré à la Justice, si son en croit Ia Chronique scandaleuse de LouisXÎ.
dont voici le texte : » En ladite année 1478. advint au pays d’Auvergne qu’en une Reli-
» gion de Moynes noirs appartenant à Mgr le Cardinal de Bourbon,y eut ung des
» Religieux dudit lieu qui avoit les deux sexes d’homme & de femme, &: de chacun d’i-
» ceux se aida tellement qu’il devint gros d’enfant, pourquoi fut prins & saisi, & mis en
» Justice, & gardé jusques à ce quil fût délivré de son postume, pour après icelui venw
» estre fait dudit Religieux ce que Justice verroit estre à faire. pag. 385.
II eft aisé de voir que ce sont là des contes du quinzième siècle.
Tome L Cc