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https://doi.org/10.11588/diglit.28156#0190
î06 DESCRIPTION
dans un de ses Dialogues, introduit deux Courtisanes dont l’une dit à
l’autre :fai tout ce quil faut pour contenter tes defirs, à quoi celle-
ci répond : tu es donc Hermaphrodite ? (i) S. Paul reproche ce
vice aux Dames Romaines. (z) On a peine à croire ce quon lit
dans Athenée sur les excès de ce genre? cornmis par ces sortes de fem-
nies. (5) Aristophane5 Plaute, Phèdre ? Ovide, Martial 5 Tertui-
lien? ôc Clément d’Alexandrie les ont désignées d’une manière plus
ou moins direèle ; ôc rimprécation dont Séneque les accable n’est
que trop justifiée par les horreurs que ce Philosophe en rapporte. (f)
La Religion a lancé des anathèmes & employé les Exorcismes
contre les Hermaphrodites ? Ôt les Loix les ont poursuivis avec plus
de rigueur que de raison & de justice. On a vu le même Herma-
phrodite déclaré homme à Toulouse femme à Paris. Au reste de
pareilles méprises n’auroient plus lieu de nos jours ; c’est aux Na-
turalistes à prononcer sur ces matières, ôt ils s’accordent tous à
nous dire que les Hermaphrodites sont des monstres 5 lors même
qu’on donne à ce terme la signiiication la plus absolue 5 parce
qu’ils s’écartent de la configuration de îeur elpèce dans des parties
essentielles.
Quand on supposeroit le goût le plus dépravé ôt le pîus efFrdné
libertinage? il seroit toujours difficile d’entendre îe pafîage de Pline
siir les Hermaphrodites 5 ( £ ) & de concevoir comment ils pouvoient
faire les délices de son temps. II se peut qu’il y ait eu des hommes
qui pour varier leurs plaisirs ayent outragé la nature ; mais se peut-
il qu’il y ait eu un siècle, un pays où les Hermaphrodites ayent été
(1) Dialog. Meretr. V.
(z) Ad Roman. cap. 1.
(3) Lib. IV. cap. 16.
(4) Dii illas Deæque malè perdant ! adeo perversum commentæ genus impudicitiæ î
viros ineunt.
Epist. XCV.
Comparez ce paiTage avec TEpigramme de Martial, Livre 7. Epigram. 66.
($■) Gignuntur & utriurque sexus, quos Hermaphroditos vocamus, olim Androgynos
vocatçs, &: in prodigiis habitos, nunc verb in deliciis.
Hist. Natur. Lib. VII. cap. 3.
j
dans un de ses Dialogues, introduit deux Courtisanes dont l’une dit à
l’autre :fai tout ce quil faut pour contenter tes defirs, à quoi celle-
ci répond : tu es donc Hermaphrodite ? (i) S. Paul reproche ce
vice aux Dames Romaines. (z) On a peine à croire ce quon lit
dans Athenée sur les excès de ce genre? cornmis par ces sortes de fem-
nies. (5) Aristophane5 Plaute, Phèdre ? Ovide, Martial 5 Tertui-
lien? ôc Clément d’Alexandrie les ont désignées d’une manière plus
ou moins direèle ; ôc rimprécation dont Séneque les accable n’est
que trop justifiée par les horreurs que ce Philosophe en rapporte. (f)
La Religion a lancé des anathèmes & employé les Exorcismes
contre les Hermaphrodites ? Ôt les Loix les ont poursuivis avec plus
de rigueur que de raison & de justice. On a vu le même Herma-
phrodite déclaré homme à Toulouse femme à Paris. Au reste de
pareilles méprises n’auroient plus lieu de nos jours ; c’est aux Na-
turalistes à prononcer sur ces matières, ôt ils s’accordent tous à
nous dire que les Hermaphrodites sont des monstres 5 lors même
qu’on donne à ce terme la signiiication la plus absolue 5 parce
qu’ils s’écartent de la configuration de îeur elpèce dans des parties
essentielles.
Quand on supposeroit le goût le plus dépravé ôt le pîus efFrdné
libertinage? il seroit toujours difficile d’entendre îe pafîage de Pline
siir les Hermaphrodites 5 ( £ ) & de concevoir comment ils pouvoient
faire les délices de son temps. II se peut qu’il y ait eu des hommes
qui pour varier leurs plaisirs ayent outragé la nature ; mais se peut-
il qu’il y ait eu un siècle, un pays où les Hermaphrodites ayent été
(1) Dialog. Meretr. V.
(z) Ad Roman. cap. 1.
(3) Lib. IV. cap. 16.
(4) Dii illas Deæque malè perdant ! adeo perversum commentæ genus impudicitiæ î
viros ineunt.
Epist. XCV.
Comparez ce paiTage avec TEpigramme de Martial, Livre 7. Epigram. 66.
($■) Gignuntur & utriurque sexus, quos Hermaphroditos vocamus, olim Androgynos
vocatçs, &: in prodigiis habitos, nunc verb in deliciis.
Hist. Natur. Lib. VII. cap. 3.
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