ss&g DESCRÏPTÏON
Nous nsignorons pas que les Poëtes ont fait de la mort tm per-
Fonnage allégorique; mais quand la Sculpture & la Peinture pour-
roient mettre sous les yeux tout ce que la Poësie prdsente à l’i-
magination, ce qui n'est pas vrai, trouve-t-on rien dans les Poëtes
qui puisse autoriser les Sculpteurs & les Peintres à représenter
la Mort par un tas d’ossemens sans muscles & dépouillés de leur
enveloppe l
Vainement pour sauver, du moins en partie,le dégoût & l’ab-
îurdité quelques Artistes ont eu soin d’envelopper le squelétte
d’une ample draperie ; les extrémités sont toujours apperçues, en
voilà plus qu’il ne faut pour blesser les yeux & révolter la raison*
La Mort n’est rien ; ausïï ies Anciens ne Pont-ils jamais per-
sonnifîée; ils se bornoient à l’indiquer par des images qui ne la
rappelloient qu’indiredlement à Pesprit. Un Amour renversant son
fîambeau allumé ; une rose sur un tombeau ; c’étoient là les sym-
boles par lesquels ils aimoient à la désigner ; symboles bien pro-
pres à adoucir la trislesse du sujet. En effet d’une part, si le ssan>
heau renversé présentoit l’idée de la Mort , on voyoit ausïï dans
celui qui le renversoit le principe de îa Vie ; & de l’autre 5 quoi
de plus doux & de plus ingénieux que de n’attacher la pensée
que sur la briéveté de la vie en offrant aux yeux une sseur dont
la destinée esî: de ne paroitre & de ne briller qu’un inïïant ? Gb-
servons que de - là vint la coutume de jeter des roses sur les
tombeaux , & que les Parens s’acquittoient de ce devoir tous îes
ans 5 comrae on peut s’en convaincre par une infînité d’Inscrip-
tions. (i)
Sur un Bas-relief que M. le Comte de Caylus a fait graver (2)
011 voit une figure ailée qui tient un ssambeau renversé : cette
figure n’est point celle de FHymen; c’est Je symbole de la Mort,
comme il est aisé de le prouver par différens sarcophages & surtout
(1) Grater Inscript.
Gori Mus. Etrusc. Tom. III. pag. it6.
Johann. Kirckman. de Fun. Rom. p. 49g.
(2.) Rec. d’Antiq. Tom. III. pl. ixxiii.
par
Nous nsignorons pas que les Poëtes ont fait de la mort tm per-
Fonnage allégorique; mais quand la Sculpture & la Peinture pour-
roient mettre sous les yeux tout ce que la Poësie prdsente à l’i-
magination, ce qui n'est pas vrai, trouve-t-on rien dans les Poëtes
qui puisse autoriser les Sculpteurs & les Peintres à représenter
la Mort par un tas d’ossemens sans muscles & dépouillés de leur
enveloppe l
Vainement pour sauver, du moins en partie,le dégoût & l’ab-
îurdité quelques Artistes ont eu soin d’envelopper le squelétte
d’une ample draperie ; les extrémités sont toujours apperçues, en
voilà plus qu’il ne faut pour blesser les yeux & révolter la raison*
La Mort n’est rien ; ausïï ies Anciens ne Pont-ils jamais per-
sonnifîée; ils se bornoient à l’indiquer par des images qui ne la
rappelloient qu’indiredlement à Pesprit. Un Amour renversant son
fîambeau allumé ; une rose sur un tombeau ; c’étoient là les sym-
boles par lesquels ils aimoient à la désigner ; symboles bien pro-
pres à adoucir la trislesse du sujet. En effet d’une part, si le ssan>
heau renversé présentoit l’idée de la Mort , on voyoit ausïï dans
celui qui le renversoit le principe de îa Vie ; & de l’autre 5 quoi
de plus doux & de plus ingénieux que de n’attacher la pensée
que sur la briéveté de la vie en offrant aux yeux une sseur dont
la destinée esî: de ne paroitre & de ne briller qu’un inïïant ? Gb-
servons que de - là vint la coutume de jeter des roses sur les
tombeaux , & que les Parens s’acquittoient de ce devoir tous îes
ans 5 comrae on peut s’en convaincre par une infînité d’Inscrip-
tions. (i)
Sur un Bas-relief que M. le Comte de Caylus a fait graver (2)
011 voit une figure ailée qui tient un ssambeau renversé : cette
figure n’est point celle de FHymen; c’est Je symbole de la Mort,
comme il est aisé de le prouver par différens sarcophages & surtout
(1) Grater Inscript.
Gori Mus. Etrusc. Tom. III. pag. it6.
Johann. Kirckman. de Fun. Rom. p. 49g.
(2.) Rec. d’Antiq. Tom. III. pl. ixxiii.
par